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Les éleveurs creusois créent Pôle viandes locales


> Les éleveurs du Limousin à l'origine de Pôle viandes locales ont présenté leur projet et inauguré le chantier qui devrait s'achever fin 2016-début 2017.

À Bourganeuf, un collectif d'éleveurs a trouvé les fonds, pour créer son pôle de viandes locales livrant un service de haute qualité. Le chantier a été inauguré mardi 8 décembre.

Une bouverie toute ronde en bois pour accueillir les animaux ; un micro-abattoir qui ne dépassera pas les 250 tonnes par an ; une cadence réduite de 20 % pour limiter le stress ; des carcasses accrochées par le bassin ; des petites armoires à maturation longue durée et des box d'hibernation pour conserver la viande après « un flash » de froid. Pôle viandes locales de Bourganeuf dans la Creuse ne ressemble en rien à ce qui existe déjà dans la filière viande. Et pour cause : « avec ce projet sur lequel nous travaillons depuis neuf ans, nous avons cherché à innover pour répondre aux besoins spécifiques et à l'éthique de la filière courte et locale », a rappelé Guillaume Betton, éleveur d'ovins à Saint-Martin-Château et président de la SAS Pôle viandes locales, lors de l'inauguration du chantier, mardi 8 décembre, dans la zone industrielle de Langladure.

Bien-être animal, respect de l'environnement, qualité de l'alimentation : autour de ces valeurs, le pôle mutualise entre ses membres les services pour assurer sa propre production (abattage, dé-coupe, transformation, conditionnement) sans recourir à des intermédiaires et à des équipements industriels. « Cet outil pensé pour la qualité nous appartient. Nous sommes chez nous ! Nous pouvons intervenir à toutes les étapes de la transformation et venir avec nos propres cahiers des charges. Au niveau économique, on reste maîtres de la commercialisation et on réintègre nos marges », s'enthousiasme Cécile Reilhac, éleveuse de bovins sur une ferme-auberge à Masléon.

33 éleveurs-investisseurs

 

Pôle viandes locales, qui réunit pour le moment 33 éleveurs-investisseurs du Limousin, devrait ouvrir ses portes fin 2016-début 2017. « Polyvalent, bien équipé et multiespèce, c'est un outil à taille humaine qui s'adapte à chaque as-socié en fonction de ses pratiques et de ses besoins. Nous espérons, par ailleurs, qu'en massifiant nos productions, nous pourrons fournir les restaurateurs et les collectivités publiques », poursuit le président. C'est en pensant à la restauration collective que les actionnaires ont prévu d'investir dans un service haute qualité de surgélation pour la viande hachée. Pour les éleveurs du coin contraints à parcourir des kilomètres pour faire abattre leurs animaux à Limoges ou à La Châtre, Pôle viandes locales ouvre de nouvelles perspectives.

Un projet de 3,2 M€

« L'abattoir était une nécessité pour relocaliser et structurer la vente directe dans le département. Mais en allant au-delà, en proposant des services clés en main, en permettant aux éleveurs de se former, de diversifier leurs produits et d'élargir leur clientèle, on accompagne idéalement ceux qui sont déjà en circuit court ou qui veulent se lancer », estime Jérôme Orvain, éleveur à Vidaillat. Ce projet considéré par les élus et acteurs locaux « comme innovant, cohérent et structurant pour le territoire » devrait dépasser les 3,2 millions d'euros, avec le soutien de partenaires publics, des banques et de financeurs du secteur de l'économie sociale et solidaire. C. Jahnich/Apap

 

DÉMARCHE PARTICIPATIVE

En plus des processus innovants pour favoriser la qualité de la viande, les éleveurs de la SAS Pôle viandes locales ont prévu l'aménagement d'un « centre d'interprétation destiné à sensibiliser, expliquer et promouvoir l'enjeu de la viande paysanne comme alternative aux dérives industrielles ». Inspiré de la Maison de la salers, de la Maison du charolais ou encore de la Maison du jambon de Bayonne, ce centre pédagogique ouvert aux habitants, aux touristes et aux scolaires devrait mélanger redécouverte du goût avec un bar à viande et informations citoyennes. Tous les consommateurs qui ont envie de s'impliquer pour donner vie à ce « musée moderne, interactif et ludique » sont invités par la SAS à rejoindre la plateforme participative en s'inscrivant sur ca@poleviandeslocales.fr.

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