Equarrisseurs : « on ne cultive pas l’opacité !»
Le Sifco a relevé des « inexactitudes » ainsi que des jugements compromettants dans le rapport d'information de la Commission des Finances du Sénat sur l'enquête de la Cour des Comptes sur le fonctionnement du SPE (service public de l'équarrissage) qui vient d'être rendu public. Des chiffres cités dans le compte rendu de l'enquête de la Cour des Comptes (placé en annexe du rapport du Sénat) mettent en cause certains de ses membres. Ces derniers se feront forts d'y répondre dans les prochains jours après une étude « approfondie ». Entre autres détails gênants, une note, inscrite dans le rapport du Sénat, mentionne que la Cour des Comptes « fait référence à une entreprise d'équarrissage installée en Bretagne qui a inclus dans ses demandes d'indemnités des investissements à venir, pour des montants élevés, qui n'ont finalement pas été réalisés en totalité.»
Qu'il s'agisse de finances ou de tonnages, le président du Sifco Patrick Coelenbier déplore que les enquêtes successives reprennent des chiffres sans les vérifier à la source. La Cour des Comptes a par exemple lancé son enquête au moment où l'inspection générale des Finances et l'inspection générale de l'Agriculture réalisaient la leur sur le financement, le coût et le contrôle du SPE.
Mais ce qui chagrine le plus le président du Sifco est la mention faite de « la grande opacité des données économiques du secteur », même si la Cour des Comptes a mis en cause le régime de réquisition, désormais aboli par la nouvelle réforme du SPE. L'opacité des chiffres ? « Pour ceux qui viennent nous voir, il n'y en a pas », s'indigne Patrick Coelenbier. La transparence lui tient d'autant plus à cœur que les entreprises d'équarrissages sont prêtes depuis des mois à transmettre leurs données au Système d'informations du ministère de l'Agriculture.
Le rapport du Sénat a quand même du bon pour les équarrisseurs : il reconnaît leurs intenses efforts d'adaptation aux changements brusques de réglementations pendant les deux crises de l'ESB (notamment isolation des circuits à haut risque) et aux obligations environnementales, alors que les tonnages à traiter sont en régression.