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Équarrissage : possible retour à l’avant vache folle

Le médiateur de la réflexion sur l’équarrissage entend assouplir la réglementation française de l’équarrissage et le marché du déchet animal. Il promet pour «avant l’été» un audit financier.

Abaisser le coût de l’élimination des déchets animaux, établir un financement équitable et «mettre un pilote dans l’avion» de l’équarrissage ; tels sont les fils directeurs de la réflexion conduite depuis un/deux mois par Jacques Brulhet, vice-président du Conseil général vétérinaire, ex-directeur de Normabev. Une réflexion que les filières viandes veulent mener à l’abrogation de la taxe d’abattage. Quant à la contribution publique qu’elles voudraient substantielle, Jacques Brulhet lui préfère l’hypothèse d’un «engagement formel» de l’État conditionné à une gestion optimale des déchets.

Le volet du coût étant lié aux contraintes sanitaires, Jacques Brulhet s’est assigné les objectifs de ramener la «panoplie réglementaire » nationale en cohérence avec celles de nos voisins européens, et de tailler au plus juste le périmètre de l’équarrissage. La DGAL, en liaison avec l’Afssa, est très active sur les déchets de catégories 2 et 3, souligne-t-il. Il imagine très bien que le sort des déchets de catégorie 1, dits « à haut risque», pourrait se décider dans la foulée, faisant revenir l’équarrissage à sa forme traditionnelle anté-96, c’est-à-dire d’avant la vache folle.

Un différentiel de coût de 20% à 30%

Une piste économique a été ouverte par la Loi sur les territoires ruraux (LTR). C’est la maîtrise de l’élimination des déchets d’abattoirs par les entreprises de viande elles-mêmes. Soit par la mise en place d’outils de destruction, soit par la passation de contrats. Dans ces deux cas de figure, la concurrence va entrer dans ce secteur jusqu’alors protégé. Ancien cadre de l’industrie poissonnière, le médiateur se convainc de la rentabilité de l’usinage des déchets en voyant la rapidité d’amortissement des équipements de ce secteur. Il déplore la concentration des outils qui a fait exploser les charges de transport (évaluées aux deux tiers du coût actuel). Interrogé sur les marges de manœuvre des petites entreprises, le médiateur évoque un différentiel de coût de 20% à 30% pour l’enlèvement des déchets de catégorie 3, qu’il estime transposable aux déchets de catégorie 1 et 2. Moyennant la récupération de la TVA, ces entreprises devraient s’en sortir mieux qu’aujourd’hui. C’est «gérable» pense-t-il.

La vertu sanitaire de la libéralisation des déchets d’abattoirs ne fait pas de doute aux yeux du vice-président du CGV, voyant que les vétérinaires seront déchargés de l’estimation des tonnages. Mais la réflexion ne s’arrête pas aux abattoirs et aux ateliers de découpe. « Il n’est pas interdit de penser à sortir les bouchers du périmètre du SPE », estime le responsable du CGV. En attendant, s’envisage la possibilité pour les bouchers de stocker les colonnes vertébrales pendant un mois en frigo spécifique.

Une autre piste, technico-sanitaire celle-ci, est à l’étude. Jacques Brulhet s’intéresse particulièrement aux solutions de stockage de cadavres en élevage porcin, ainsi qu’aux idées de réacteurs biologiques.

La piste financière, enfin, passe par un audit dont les résultats sont attendus avant l’été. Une fois ces pistes parcourues, le plus dur restera de «mettre un pilote dans l’avion» (sera-t-il l’Ofival, les interprofessions ?). Le plan de vol comportant la passation de marchés publics, le contrôle du budget et sa répartition «euro-compatible». Périlleux.

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