Equarrissage : la douloureuse arrive
Les entreprises d'équarrissage doivent recevoir ces jours-ci du ministère de l'Agriculture les notifications d'attribution de contrats territoriaux de ramassage et de destruction des cadavres d'animaux. Trois mois d'âpres négociations se sont écoulés depuis le maigre résultat de l'appel d'offre du marché public de l'équarrissage.
Seuls les 13 marchés de 13 départements avaient été attribués suite à cette procédure, la plupart ayant été jugées trop chères en commission d'appel d'offre. Jeudi dernier, en marge de l'assemblée générale du Sifco (syndicat national des industries des coproduits animaux), un opérationnel du ministère a affirmé que les négociations ont eu pour résultat une baisse relative des tarifs. Quoi qu'il en soit, les présidents d'Interbev (interprofession bétail et viandes) ont pris les devants le mois dernier en émettant « les plus expresses réserves sur une possible aggravation de la ponction fiscale », et en invitant les pouvoirs publics à respecter « les principes contenus dans la loi de finances qui visent à stabiliser le système et son coût pour la filière à son niveau actuel. »
Au demeurant, les spécialistes du dossier expliquent la hausse du coût du SPE (service public de l'équarrissage) par la libéralisation du ramassage des déchets d'abattoirs, qui, en comprimant les recettes de ce service, induit un report de charges sur l'élimination des cadavres. Les équarrisseurs argumentent pour leur part qu'ils ne font que rattraper cinq années de tarifs stables alors qu'ils ont dû ces 10 dernières années injecter dans leurs sites environ 450 millions d'euros afin de répondre aux contraintes de santé publique et environnementale. Ils invoquent aussi l'augmentation du coût du gasoil de leurs camions.
Il n'en reste pas moins qu'éleveurs et abatteurs attendent plus de transparence des coûts réels du fait que la gestion du SPE va être confiée à l'Office de l'élevage (le décret doit paraître sous peu). Bravant les réticences, le directeur de l'Office, Yves Berger, a déclaré à l'assemblée générale du Sifco qu'il espérait que la rentrée de la taxe soit opérationnelle dès le 1er juillet, avec l'aide des professionnels qu'il invite à réduire le « degré incertitudes » affectant les calculs.