Epis-Centre s’affirme à l’international
Le négoce européen sourit au groupe Epis-Centre, tandis que la malterie se montre taciturne, mais néanmoins solide. Tel est le constat présenté la semaine dernière par le groupe coopératif du Berry-Nivernais. Le négoce européen fait assez bonne figure. La filiale Granit a vendu pour 2,34 millions de tonnes de céréales au cours de la campagne 2004-2005, essentiellement à l’export, dont 500 000 tonnes produites par les coopératives d’Epis-Centre et près de 700 000 tonnes exportées en Algérie. C’est 1,7 % de mieux qu’au cours de la campagne précédente.
Cette année, les origines russe et ukrainienne pèseront moins dans l’activité de Granit, à cause de la sécheresse ayant sévi dans ces pays l’été dernier. L’origine française, prédominante, en est confortée. La direction de Granit veut bien partager l’optimisme de l’Onic en matière d’exportations. Celle-ci sent un « frémissement » du marché à l’export alors que l’euro faiblit par rapport au dollar.
Le contexte se prête beaucoup moins aux mises à l’intervention que l’an dernier, même si « on ne peut exclure un nouveau recours au filet de sécurité», dit le spécialiste des marchés. Celui-ci s’attend par ailleurs à ce que les aides de Bruxelles s’orientent, à mi-campagne, vers les sorties de stocks d’intervention. Granit se tient à ses objectifs de consolider ses marchés d’industriels, moins périlleux que les ventes aux entreprises d’Etat, tandis Sud Services confirme son rôle de logisticien.
Le négoce a expédié en 2004-2005 755 trains complets, soit environ 3 par jour ouvré. C’est 278 de plus que la campagne précédente. Son parc ferroviaire se compose de 248 wagons. Granit dispose des deux silos portuaires d’Epis-Centre, à Sète et à Port La Nouvelle, premier terminal méditerranéen. Ses compétences techniques et ses équipements devraient l’aider à conserver le débouché italien, qui a été le plus important l’an dernier, à hauteur de 31 % des ventes.
Les débouchés méditerranéens de Granit ont contribué l’an dernier à minimiser le tonnage qu’Epis-Centre a dû mettre à l’intervention. Ce dernier s’est réduit à 160 000 tonnes alors que les régions Centre et Bourgogne en ont déposé 1,3 Mt.
Des outils modernes
La malterie se porte moins bien que le négoce, en raison du resserrement du marché mondial (les pays producteurs de bière, notamment le Chine, construisent leurs propres malteries) et de la concentration des brasseurs. Pour autant, le parc industriel du groupe belge Boortmalt, dont Epis-Centre (Les Malteries Franco-Suisses) s’est rapproché l’an dernier, est relativement compétitif, assure le groupe.
Boortmalt a beau être N°8, sa capacité européenne de 450 000 tonnes se concentre sur 3 sites en Europe de l’Ouest, dont un de 240 000 t dans le port d’Anvers. Ce sont des outils modernes complétés d’installations portuaires de stockage et d’expédition. En Europe de l’Est, Epis-Centre, Boortmalt et Granit ont contribué au développement d’une filière d’orge qui approvisionne une malterie croate (60 000 t), disposant d’un quasi-monopole sur les Balkans.