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Ennolys investit dans l'aromatisation naturelle


> Deux fermenteurs viennent d'être mis en service, à Soustons.
Près de Bordeaux se trouve le centre d'excellence en fermentation bactérienne de Lesaffre : Ennolys. Celui-ci augmente sa capacité de production d'arômes de près de 50 %.

De la vanilline et d'autres arômes sont obtenus par fermentation chez Ennolys (ex-Safisis, à Soustons, dans les Landes). Ces arômes sont à ce titre « naturels », selon les exigences des réglementations européenne et américaine, et non pas « de synthèse ». La vanilline particulière d'Ennolys, vendue sous le nom d'Ennallin, est produite par des champignons qui transforment l'acide férullique contenu dans du son de riz ou d'autres céréales. Cette vanilline se vend aux industriels de l'agroalimentaire sous la forme de cristaux blancs. Les autres molécules aromatiques naturelles et alimentaires sont les lactones, aldéhydes, acides ou esters. Elles sont obtenues par fermentation d'huiles, d'alcools ou d'acides naturels.

Bactéries bienfaisantes

Ennolys est aussi l'entité de Lesaffre spécialisée dans la fermentation bactérienne. Ce sont des bactéries qui travaillent dans ce cas, et non des levures ou des champignons. Ces bactéries viennent composer un levain vivant actif « à biomasse garantie ». Ce levain liquide, breveté par Lesaffre, est produit à Soustons. Lesaffre le vend aux boulangers sous le nom de « Crème de levain ». Une fois séchées, les bactéries sont aussi vendues comme probiotiques pour la nutrition-santé humaine et animale. Ennolys a le titre de « centre d'excellence en fermentation bactérienne et stérile » au sein du groupe, qui déploie cette technologie pour le compte d'autrui et pour celui des autres entités de Lesaffre.

Ennolys vise une reconnaissance mondiale. « L'arôme naturel est encore une niche, mais Ennolys est connu dans le monde entier, dans plus de 25 pays », souligne le PDG de Lesaffre, Antoine Baule. Le vendredi 22 avril, Antoine Baule, a rejoint à Soustons le DG d'Ennolys Bernard Azaïs, pour inaugurer deux nouveaux fermenteurs. Ces équipements venant juste d'être mis en service augmentent la capacité de production de vanilline et autres arômes du site de près de 50 %, déclare-t-il. La vanilline en particulier « connaît un fort développement », se félicite le groupe. Elle se vend dans le domaine alimentaire, plutôt dans les secteurs sucrés des laitages, des glaces, du chocolat et des alcools. Elle se vend aussi dans la parfumerie et les cosmétiques. Ces équipements supplémentaires déterminent aussi la croissance de son activité de façonnage, nommée Ennatech, et celle des autres entités Lesaffre qu'elle alimente. Ces dernières comptent Lesaffre Human Care (LHC), filiale de Lesaffre dédiée à la santé humaine. LHC est d'autant mieux approvisionnée depuis le début de l'année qu'Ennolys emploie une nouvelle technique de « séchage des bactéries par le froid ».

LES ÉTAPES DE LA DIVERSIFICATION DE LESAFFRE

Le groupe familial français Lesaffre (1,8 milliard de chiffre d'affaires) se présente comme un « acteur mondial de référence dans le domaine des levures et de la fermentation ». Producteur de levures de boulangerie dès 1873, il acquiert le spécialiste des extraits de levure Fould Springer en 1972 (devenu Bio Springer en 1990). Il débute dans la nutrition-santé animale en 1985 (entité Phileo depuis 2015), puis exploite la plateforme de biotechnologie de Safisis de Soustons dès 1992 (devenue Ennolys en 2015). En 2006, Lesaffre crée son entité Lesaffre Human Care, puis donne une seconde impulsion à la nutrition-santé humaine dans son plan stratégique de 2013. Il investit dans le bio-contrôle et la bio-nutrition des plantes en acquérant en 2014 Agrauxine.

L'installation des nouveaux fermenteurs et du nouveau lyophilisateur fait partie d'un programme pluriannuel d'investissement de 20 millions d'euros. Ennolys accompagne son développement industriel de recrutements dans les fonctions commerciales, marketing, informatique et technique. La filiale « a ainsi étoffé ses équipes de 20 personnes en 18 mois », indique le communiqué de la société, mentionnant « 76 collaborateurs dans le monde ».

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