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« Encourager ceux qui s’engagent pour le bien-être animal »

Créée par un éleveur laitier, l’organisation welfariste CIWF a pour objectif d’améliorer les conditions d’élevage mais aussi d’aider les entreprises à répondre à la demande des citoyens consommateurs en matière de bien-être animal.

Amélie Legrand
Amélie Legrand
© rd

Qu’est-ce que le CIWF ?

Amélie Legrand - CIWF veut dire Compassion in World Farming. Nous sommes une organisation non gouvernementale créée en 1967 par un éleveur laitier britannique. Nos actions ont démarré dans le Sud de l’Angleterre, elles ont progressivement gagné les principaux pays européens. Nous sommes aujourd’hui reconnus comme étant l’organisation internationale de référence pour le bien-être des animaux d’élevage. Nous sommes une organisation welfariste qui travaille à amé- liorer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux de rente.

Concrètement, quel type d’actions menez-vous ?

A. L. - Notre première mission est d’informer et de sensibiliser les citoyens et les consommateurs sur les enjeux du bien-être animal. Nos priorités portent actuellement sur les élevages les plus intensifs : poulets de chair, poules pondeuses ou lapins en cages. Nous nous inté- ressons également à l’élevage laitier. Notre deuxième mission consiste à veiller à l’application de la réglementation par les décideurs politiques et à la faire évoluer. Enfin, notre troisième type d’actions est d’accompagner les démarches de progrès des entreprises à l’amont et à l’aval, y compris les distributeurs ou la restauration hors foyer. À celles qui s’engagent dans une démarche de progrès sur le bien-être animal, nous décernons des trophées. Pour la filière laitière, ce sont les Vaches d’or.

Quels sont les récents lauréats dans la filière laitière ?

A. L. - En 2011, nous avons remis une mention d’honneur à la marque « Les deux vaches », puis en 2014 à Monoprix pour son partenariat avec la laiterie Saint Denis de l’Hôtel, et en 2015 à McDonald’s pour le lait liquide utilisé dans les cafés et les glaces. Au niveau européen, nous avons également remis un trophée à Ben & Jerry’s et à Bel au Portugal, ou encore à la marque de fromage à tartiner Philadelphia au Royaume-Uni et au Benelux. De plus en plus souvent, les entreprises viennent nous voir pour co-construire un projet d’amélioration autour du bien-être animal.

Quels sont vos critères de bien- être dans la filière laitière ?

A. L. - Nous souhaitons la disparition des vaches à l’attache. Nous demandons aux entreprises de garantir un accès au pâturage d’au moins 150 jours par an de l’ensemble du troupeau laitier. Nous demandons le respect d’un certain nombre de critères d’évaluation du bien-être animal. Nos indicateurs ont été élaborés à partir de travaux scientifiques de référence, comme ceux du projet Welfare Quality.

Comment prendre en charge les surcoûts liés au bien-être animal ?

A. L. - Dans la filière laitière, le bien-être animal, notamment le pâturage, peut aller dans le sens de l’économie des charges. D’autre part, il existe des démarches qui valorisent le bien-être animal et dégagent un complément de prix pour les éleveurs. Nous pensons que, dans la filière laitière, bien-être animal et bien-être de l’éleveur sont liés. Dans toutes nos actions, nous restons très concernés par la viabilité économique des élevages.

IDENTITÉ

Amélie Legrand, diplômée de l’école d’agronomie de Dijon, elle est titulaire d’un master en éthologie appliquée et bien-être animal de l’université d’Édimbourg. Spécialiste du bien-être des bovins laitiers, elle a intégré CIWF en 2008 et a été nommée chargée des affaires agroalimentaires pour la France en 2009. Depuis, elle aide les entreprises agroalimentaires françaises à aborder le bien-être des animaux d’élevage.

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