Encore des efforts à fournir face à la concurrence
«O ui, il y a de la concentration, mais nous sommes encore très en deçà de ce qu'on peut voir dans d'autres États membres », déclare Philippe Mangin, président de Coop de France. Dans le top 20 européen des groupes coopératifs, six français sont présents. Sodiaal a notam-” ment fait une percée à la neuvième place, alors que le groupe était en quatorzième position l'année dernière. Premier français à apparaître dans cette liste, InVivo conserve sa huitième place. Tereos et Terrena arrivent en treizième et quatorzième position, et sont descendus d'un rang chacun par rapport à 2014. Notons également qu'Agrial et Vivescia ont échangé leur place respective de dix-septième et seizième du top 20 européen.
“ Nous sommes en train de travailler à notre positionnement au niveau européen
En considérant, le top 20 mondial, seuls deux français se distinguent. Sodiaal apparaît cette année à la dix-septième position et InVivo perd sa place de quinzième pour devenir seizième. « Nos concurrents sont surtout européens. Il faut s'adapter pour jouer à armes égales et faire des concentrations, sinon la disqualification est proche », estime Pascal Viné, délégué général de Coop de France. Il note qu'« en vingt ans, le nombre de coopératives a baissé de 50 %. Il y a une volonté d'organisation pour affronter une économie de plus en plus mondialisée ».
Parmi les quatre-vingt-une opé-rations de regroupement recensées par Coop de France et réalisées sur les onze premiers mois 2015, quelques-unes concernent le développement des coopératives à l'international. Notons par exemple l'entrée au capital de l'entreprise québécoise Chalifoux Sorel de la coopérative Alsace Lait, l'acquisition du Néerlandais Van Oers United par Priméale, filiale d'Agrial, ou encore la prise de contrôle de l'Indonésien Welgro par InVivo NSA, dans la nutrition animale.
Réflexion autour du lobbying internationalAlors qu'Accoa a été mis en sommeil car trois de ses quatre chantiers ont été réalisés (communication, formation et exportation vinicole), Coop de France réfléchit à la quatrième mission non aboutie : le lobbying international. « Nous sommes en train de travailler à notre positionnement au niveau européen. Quelle influence les coopératives peuvent avoir et sur quels sujets ? Nous n'avons pas suffisamment la culture de la chasse en meute. Il faut qu'en France, on joue plus en groupe », considère Pascal Viné. Les plus grandes coopératives pourraient avoir un rôle de portage auprès des plus petites pour développer de nouveaux marchés hors de France. Les classements européen et mondial « montrent que nous avons des leaders pour attaquer les marchés internationaux », ajoute-t-il. Ils pourraient « être la tête de pont » de coopératives sur des débouchés internationaux. Enfin, il semble que le continent africain intéresse désormais les coopératives qui commencent timidement à s'y positionner. « Les coopératives sont sollicitées. C'est un marché très exigeant et important », conclut Pascal Viné.