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En Chine, le rêve français se croque et se boit

Des places sont à prendre sous le pavillon français des prochains salons de l'alimentaire et du vin en Chine. Exposer permet d'approcher ce grand marché où la présentation compte autant que les saveurs.

La Sopexa, implantée dans cinq régions chinoises, Shanghai, Canton, Beijing (Pékin), ainsi que Hong Kong et Taïwan, lance un appel aux exposants français pour constituer un espace France aux prochains salons Vinexpo Asia-Pacific du 23 au 25 mai à Hong Kong et Sial China, du 29 au 31 mai à Shanghaï. La société d'expansion de la gastronomie française annonce aussi le lancement de l'opération « Apéritif à la française », soit « French happy hour », le 1er juin dans quatre restaurants emblématiques des villes de Pékin, Shanghaï, Hong Kong et Taïpei. Enfin, elle rappelle l'échéance des Jeux olympiques de 2008, qui font exploser le parc hôtelier de Pékin.

Dans l'imaginaire chinois, la France évoque l'élégance, le raffinement, le romantisme, les beaux paysages, la mode et la gastronomie, soulignent les spécialistes du marketing en Asie. Autant de notions qui doivent transparaître dans la présentation des produits, connaissant l'importance sociale du cadeau. L'offre française, aujourd'hui appréciée à travers ses vins et produits laitiers français, connaît une « très forte croissance pour les condiments et la biscuiterie », rapportent les responsables locaux.

Pour être sûr de plaire à la riche clientèle des régions côtières, il s'agit de tenir compte des préoccupations diététiques de celle-ci. Ainsi, un saucisson où le gras se montre sous forme de petits grains blancs risque de rebuter, prévient Xavier Pignel-Dupont, responsable Sopexa de la « Grande Chine ». Pour autant, le foie gras, les mousses de foie et les rillettes passent très bien.

Consommer « naturel » ou « filière qualité » fait partie des nouvelles habitudes. Grignoter des snacks aussi. La notion de terroir n'est pas étrangère aux Chinois, dotés de références provinciales pour telle ou telle production agricole.

Si le chocolat, les biscuits, crèmes de marron, confitures et autres sucreries sont plébiscitées, elles doivent être peu sucrées, ajoute-t-il, ce qui est aussi une question d'habitude de goûts. Le spécialiste conseille encore d'expliquer ce qu'est le produit, pour le situer autant que pour satisfaire la curiosité du Chinois. Parfois, l'explication peut se révéler trop fastidieuse ; c'est le cas, à son avis, des tapenades et anchoïade. La clientèle qu'il faut viser se constitue de 200 millions d'individus « intégrés à l'économie de marché », acheteurs de biens immobiliers et de voitures, dont 40 à 50 millions considérés comme riches à très riches. Il faut considérer que plus de la moitié de la population chinoise (1,3 milliard) a moins de 35 ans et que le niveau d'éducation est proche de 100 %. Les produits finis constituent la majeure partie de la valeur importée (21,7 Mds $ en 2004).

La France, avec seulement 1,16 % de part de marché, est naine devant les pays du continent américain et la Russie. Mais l'exemple du vin montre qu'elle se défend bien dans le domaine gastronomique. Ainsi, les vins tranquilles français en bouteilles (généralement 75 cl) représentent, avec plus de 2,5 litres (source : douanes chinoises 2004) 35 % du volume importé, devant les vins d'Australie (20 %), américains (14 %) et d'Europe du Sud (13 %).

Un statut à défendre car l'Australie, les Etats-Unis et le Chili, avantagés par leur position géographique, ont respectivement progressé en 2004 de 78 %, 82 % et 156 %. C'est pourquoi la Sopexa mène des actions de formation auprès des prescripteurs et recommande la vigilance qualitative.

Renseignements pour les salons : 01 44 69 40 87 ; pour le Sial China Hervé Nioche (herve.nioche@sopexa.com), pour Vinexpo Serge Monzie (serge.monzie@ sopexa.com.

Le contact «Grande Chine» : Xavier Pignel-Dupont (86 21) 3214 0318 - pignel@sopexa. com.cn.

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