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En avance, le Chili face à une redoutable concurrence

Les coups de chaleur et les pluies tardives ont anticipé les récoltes au Chili d'une quinzaine de jours.
© DR

Le premier exportateur mondial de raisins a démarré sa récolte quinze jours en avance par rapport aux autres années dans un contexte de suroffre mondiale. La demande européenne est en retrait en partie assouvie par des fournisseurs péruviens nouveaux venus.

« Cette saison sera difficile en raison de la suroffre mondiale », témoigne Rodrigo Velásquez, de la société Expofrut, à Coquimbo, au centre du Chili, qui demeure le premier exportateur mondial de raisins de table malgré des conditions climatiques défavorables au cours des trois dernières saisons.

Les coups de chaleur et pluies tardives du printemps austral ont anticipé les récoltes de fruits du pays andin d’une quinzaine de jours par rapport aux autres années. « Nous avons commencé à envoyer du raisin muscat par avion en France et en Italie à la mi-janvier, des envois ponctuels de 300 à 400 caisses, et le premier embarquement maritime (depuis le port de Coquimbo, ndlr) de la variété red glove, – celle qu’importent en majorité les pays de l’Union européenne – est prévu cette semaine », renseigne Rodrigo Velásquez.

Exportations vers l’UE en recul de 43 % sur quatre ans

Selon Ronald Bown Fernández, le président de l’Association des exportateurs de fruits du Chili (Asoex), les volumes de raisins de table expédiés à l’étranger par son pays devraient être similaires cette saison à ceux de la précédente, soit 700 799 tonnes (t), dont 110 796 t vers l’Union européenne. « Nos exportations vers le marché européen, qui portaient sur 183 064 t en 2013, ont chuté depuis de 43 %, ceci à cause d’un taux de change défavorable et de l’attractivité supérieure des marchés nord-américains et asiatiques, en particulier ceux de la Chine, de la Corée et de Taiwan », explique-t-il. Ainsi, l’UE ne reçoit plus que 15,8 % du raisin d’exportation du Chili, pourtant exempté de droit de douane depuis la signature en 2002 d’un accord commercial entre l’UE et le Chili.

Par ailleurs, l’émergence détonante du Pérou sur le marché du raisin commence sérieusement à faire de l’ombre aux exportateurs chiliens. En effet, il y a eu un boom des plantations de raisin de table au Pérou, qui a déjà comblé son retard sur le Chili dont la politique d’État agricole, tournée vers l’export, a permis aux intermédiaires des producteurs de fruits et de vins du pays andin de prendre au moins une décennie d’avance sur les autres pays de la région. Mais l’avance des filières export du Chili est consommée, notamment celle du raisin, au profit des Péruviens qui ont réussi à adapter les variétés demandées en Europe et aux États-Unis à leur climat subtropical.

Forte progression du Pérou

Sur l’ensemble du marché européen, le contraste est flagrant : la baisse des exportations de raisin du Chili de 2010 à 2015 a été constante, de 149 317 t à 119 221 t, selon Eurostat, alors que les exportations du Pérou ont évolué positivement sur la même période de 18 577 t à 73 944 t.

L’an dernier, d’après l’Asoex, les variétés de raisin du Chili les plus recherchées par les importateurs européens étaient la red glove, avec des opérations portant sur un volume total de 43 128 t ; la crimson seedless avec 33 417 t ; la thompson seedless avec 22 438 t ; et la sugraone avec 3 431 t.

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