Elevage laitier : Centralys anticipe la concentration
L’optimisation des systèmes laitiers dans le cadre de la Pac réformée se fera sans développement significatif du pâturage en élevage laitier. Elle supposera même l’élimination du maïs ensilage dans certaines régions. En revanche, le besoin des vaches en concentrés (grains et aliments composés) devrait s’affirmer. Tels sont les premiers résultats d’un programme de recherche en rentabilité conduit par la firme service Centralys et le Céréopa, cellule de prospective en systèmes d’élevage de l’Ina PG (Institut national agronomique de Paris-Grignon). Ces résultats sont calculés par un logiciel de simulation. Ils concernent trois profils d’exploitation laitière - Bretagne, Centre-Ouest et Est). Ces exploitations types sont placées dans différents scénarios de coûts réels des matières premières introduites dans l’auge, de prix de vente des céréales et du lait. Ce programme montre aussi que les éleveurs laitiers auraient intérêt à poursuivre leur recherche de la meilleure productivité par vache tout en ralentissant le renouvellement de leur troupeau.
Centralys a commencé à conduire ce programme avec 3 de ses clients dont les fabricants d’aliments Huttepain Bouix dans la Sarthe et Even en Bretagne. La firme service va le poursuivre dans tous les autres bassins laitiers avec des clients comme la Cadsar (Ardennes) et Moulin Guénard (Ain). Selon ses responsables, le meilleur argument de vente des fabricants d’aliments composés est la performance de leurs clients éleveurs laitiers.
L’aide à l’optimisation économique est pour Centralys un des moyens d’entretenir son niveau d’activité en production laitière. En effet, la perspective d’une nouvelle Pac laisse les éleveurs dans l’expectative. Ils s’attendent à des concentrations d’exploitations et sont tentés de gagner en autonomie alimentaire en cultivant davantage de fourrages.
Les vaches laitières et autres ruminants ne constituent pourtant que 16,5 % de l’activité totale de Centralys en France.
Peu de marge dans les autres secteurs
Si la firme service a développé son activité en 2004 de 4,15 % pour atteindre l’équivalent de 2,72 millions de tonnes d’aliments reconstitués dans l’Hexagone, son directeur général Roland Coatalem est pessimiste pour 2005 car l’alimentation animale régresse. La conjoncture lui sourit d’autant moins en France que le porc et l’aviculture constituent 79,6 % de son volume d’activité. Cependant, le mois d’avril verra l’installation d’une station expérimentale en dinde en Loire-Atlantique. Roland Coatalem admet que sa société doit gagner des parts de marché sur cette espèce.
L’étranger présente pour cette année de moins médiocres perspectives. La société du groupe Provimi réalise près de la moitié de son volume d’activité en exportant ses techniques, prémix et spécialités nutritionnelles. L’Espagne, l’Italie, l’Amérique centrale et l’Indonésie (pour la volaille et l’aquaculture) sont ses principaux terrains de conquête.