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[Edito] Sous le regard hostile de L214

Honnêtement, quel étudiant en école d’ingénieur agronome n’a pas été choqué en voyant pour la première fois une de ces fameuses vaches à hublot ? À Paris-Grignon, il y a plus de vingt ans (déjà !), nous trouvions l’idée quelque peu barbare avant de découvrir ces paisibles vaches à l’Inra, visiblement pas perturbées le moins du monde par cette fistule, et l’intérêt de cette pratique pour la recherche agronomique. Mais on se demandait alors déjà : si le grand public voyait ça… qu’en penserait-il ? Et voilà que L214 vient de le découvrir ! Pas étonnant : l’ONG s’est donné pour mission de diffuser chaque semaine ou presque les images les plus choquantes possible d’élevages, d’abattoirs ou d’établissements de recherche. Et ce, dans le but non caché de détourner le maximum de consommateurs des produits carnés. Caméras cachées, montages douteux, recours à des personnalités pour diffuser les messages, tous les coups sont permis. Pas la peine d’en faire trop sur les vaches à hublot, l’image parle d’elle-même, les professionnels (groupe Avril, Agritwittos) ont dû déployer beaucoup d’énergie pour expliquer cette pratique ancienne. Et les filières doivent s’attendre à ce que ce genre d’épisodes médiatiques se multiplient. Fini le temps où les professionnels pouvaient travailler tranquillement à améliorer leurs procédés, leurs produits, leur productivité, en vase clos ou presque. Ils sont aujourd’hui en permanence sous le regard hostile d’ONG antispécistes. Un stress permanent qu’il faut apprendre à gérer, et dont il ne faut surtout pas négliger l’incidence sur l’opinion publique. Le dialogue est impossible avec des ONG comme L214, mais les opérateurs ont tout intérêt à anticiper leurs prochains combats en travaillant avec des associations plus collaboratives comme CIWF afin d’aller au-delà d’une position uniquement défensive. C’est le cas d’Avril qui a fini par annoncer l’arrêt de tous ses œufs en cage à compter de 2025 en partenariat avec cette association. Certes L214 y a vu son succès, mais qu’importe ! Impossible d’aller contre l’évolution de la société.

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