Éclosion de Grelier Perrot Accouveur
Au Space, les accouveurs Grelier et Perrot présentent une entreprise commune de production et de commercialisation de poussins gallus. Cette entreprise, nommée Grelier Perrot Accouveur, est le prolongement d’un GIE à vocation technique constitué il y a deux ans. A compter du premier octobre, elle offrira à l’élevage français de poulets de chair une production coordonnée issue de trois bassins : Bretagne, Pays de la Loire et sud-Ouest. Sa direction opérationnelle est confiée à Dominique Perrot, dg de Perrot, sa présidence et son orientation financière étant assurées par Alain Noël, directeur de Grelier. La répartition de la production en trois bassins est apparue particulièrement pertinente à la lumière du cas d’influenza aviaire intervenu dans l’Ain au début de cette année. Cette logique impose la reconstruction du grand couvoir Grelier de Sainte-Christine (Maine-et-Loire), d’une capacité de 700 000 poussins par semaine, incendié accidentellement à la fin juin. Alain Noël dit ne pas avoir encore conçu de modèle de reconstruction, mais souhaite que l’outil dure une trentaine d’année. Il veut suffisamment d’automatisation pour accélérer les flux et réduire les tâches pénibles, intégrer les équipements nécessaires aux nouvelles normes anti-incendie, anti-nuisances olfactives et environnementales.
2,4 M poussins/semaine
La structure commerciale, centralisée à Pommerit-Jaudy (Côtes d’Armor), siège de Perrot, couvrira deux zones : sud-France et nord-France. En réunissant 60 000 m 2 de bâtiments d’élevage de futur reproducteurs (venant de Grelier), 130 000 m2 de bâtiments de ponte et une production hebdomadaire de près de 2,4 millions de poussins (provenant à part presque égales de Grelier et de Perrot), Grelier Perrot Accouveur atteint la taille critique lui permettant de « répondre aux mouvements de concentration », tant en aval (la production de poulets de chair) qu’en amont (la sélection génétique). Il se place parmi les leaders européens du poussin tout en « s’organisant pour être plus proche de l’éleveur». Il réalise ses croisements à partir de plus de vingt souches dans les catégories standard, certifié ou Label rouge.
Selon Alain Noël, Grelier et Perrot ont réussi leur rapprochement parce qu’elles partageaient les mêmes valeurs, le même professionnalisme, toutes deux étant dirigées par la seconde génération des familles fondatrices.
Mais si le Breton Perrot est spécialisé dans le poulet et réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires (15 M Eur au dernier bilan) en France, le Ligérien Grelier est diversifié dans d’autres espèces et internationalisé. Ainsi, Grelier réalise 60 % de son chiffre d’affaires (135 millions d’euros au dernier bilan) dans le dindonneau, 10 % dans le pintadeau et la moitié à l’export. Alain Noël craint de ne pouvoir rattraper les marchés de la dinde perdus en Allemagne et en Grande-Bretagne. Aussi, l’accouveur multiplicateur persiste-t-il dans sa stratégie d’extension dans les pays en croissance (disposant de trois installations en Pologne, en Hongrie et en Ukraine), tout en souhaitant ardemment soutenir le marché de l’Ouest.