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Tendance
La mention « sans résidu de pesticides » oriente le choix

La mention garantie « sans résidu de pesticides » est apparue dès mars 2016 sur une gamme de légumes surgelés à marque Casino. Le distributeur était rapidement suivi par Auchan et ses trois premières références d’agrume lancées en décembre 2017 (gamme étendue en mai 2018), puis Intermarché ou encore Carrefour qui promet dans son programme Act For Food de « supprimer l’utilisation des pesticides chimiques » dans ses fruits et légumes.

Entre-temps, trois coopératives bretonnes (Savéol, Prince de Bretagne et Solarenn) s’alliaient en vue de créer une gamme sans pesticide. Aujourd’hui, il est impossible ou presque de citer toutes les initiatives en la matière sur les fruits et légumes frais, transformés, mais aussi les céréales, voire les pâtes. Pas étonnant, 80 % des Français déclarent être particulièrement attentifs aux effets de ce qu’ils mangent sur la santé, selon l’observatoire de l’éthique alimentaire de fin 2018 de l’Obsoco.

Les consommateurs de bio intéressés

Et leur attention se porte sur les métaux lourds (77 %), les antibiotiques (76 %), les pesticides (73 %) ou encore les additifs (72 %). L’attention aux pesticides croît avec l’âge (80 % des 55-70 ans contre 64 % des 18-24 ans), est plus forte chez les adeptes des circuits alternatifs ou encore chez les consommateurs très importants de produits biologiques (93 %). « Le label “sans résidu de pesticides” oriente le choix. Le bio a un peu de plomb dans l’aile aujourd’hui avec des inquiétudes autour du bio étranger, il peut y avoir un report sur le sans-pesticide », souligne Nathalie Damery, cofondatrice et présidente de l’Obsoco études et conseil.

Un critère de choix supplémentaire

Une perception confirmée par une étude du CTIFL réalisée à l’été 2018 et publiée en février 2019 sur les perceptions et attentes des consommateurs de tomates sur les démarches « sans ou zéro », le bio et le conventionnel ? Si l’étude montre que le mode de production des tomates n’est pas le premier critère de choix de la plupart des acheteurs français, elle conclut que la nouvelle offre en démarche « sans ou zéro pesticide » est la bienvenue et va « devenir pour une grande partie d’entre eux un critère de choix supplémentaire ». Et le CITFL conclut que « ce sont les acheteurs fréquents de tomates, ceux qui les choisissent plutôt bio, et les plus âgés, qui sont les plus intéressés par ces démarches ».

Mais attention, un prix trop élevé et un écart trop faible avec le bio seraient rébarbatifs. Gare aussi à l’emballage, mieux vaut privilégier une barquette biodégradable. L’information doit être simple, pas trop scientifique et bien visible. « Et attention, si le sans-pesticide est un facteur de rassurance, le consommateur n’est pas forcément prêt à accepter un fruit avec des taches, il doit être beau », lâche Nathalie Damery.

 

Dossier spécial réalisé avec FLD et La Dépêche-Le petit meunier

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