Dispositif anti-dopage pour la nutrition équine
Les sept entreprises détentrices des onze principales marques d’aliments pour chevaux ont présenté vendredi dernier à Vincennes, deux jours avant le Grand Prix d’Amérique, une Charte de qualité spécifique et un système d’alerte à la substance dopante. Ces sept entreprises constituent le Club de nutrition équine (Cnef), commun au Snia et à Coop de France Nutrition animale. Elles représentant 80 % des volumes vendus d’aliments élaborés pour chevaux (250 000 t/an).
Il arrive qu’un cheval soit contrôlé positif au test anti-dopage, tout simplement parce qu’il a absorbé des aliments ayant été, à l’insu de tous, en contact avec des substances prohibées. Certaines graines, récoltées avec des céréales ou de la luzerne, ou entrées en contact avec une matière première, peuvent produire cet effet. Les traces d’une dizaine de substances de nature alimentaire et de 3 500 substances médicamenteuses à caractère dopant sont à éviter pour les courses hippiques ou le saut d’obstacle.
L’alimentation n’est responsable que de 20 % des cas de dopage accidentel, les plus courants. Le « dopage d’origine naturelle », comme l’appelle joliment le Cnef, n’en est pas moins disqualifiant et a des conséquences économiques disproportionnées. Le risque s’accentue avec le progrès des techniques de détection : sur environ 50 contaminations involontaires constatées au cours des onze années écoulées, 42 l’ont été les quatre dernières.
«Rien de pire que d’être contrôlé positif»
« Rien de pire que d’être contrôlé positif et de ne pas savoir d’où ça vient », témoignait vendredi un représentant des propriétaires d’écurie. Le Cnef propose d’élaborer des aliments encore plus sûrs qu’aujourd’hui (la Charte de qualité signée en juillet dernier prolonge le code de bonnes pratiques en vigueur depuis dix ans), de pouvoir remonter à la source d’une contamination et d’alerter en temps réel tous les fabricants et partenaires concernés. Les grandes marques d’aliment équin pourraient ainsi conquérir le monde des courses.
Dans le trot, on achète seulement 30 % d’aliment élaboré et dans le galop encore moins. De nombreux entraîneurs et cavaliers composent eux-mêmes leurs rations, multiplient parfois les compléments, s’exposant ainsi aux possibilités de contaminations. La nouvelle offre des grandes marques intéresse aussi le monde de la compétition, déjà grand consommateur d’aliment industriel (80 %), dans lequel les contrôles anti-dopages vont s’intensifier.
La prochaine étape du Cnef sera de définir une approche commune européenne de la sécurité des aliments pour chevaux de course et de sport.