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Cacao
Diogo Vaz, le chocolat de São Tomé débarque en France

Les chocolats de la plantation Diogo Vaz à São Tomé débarquent pour la première fois en France. De la récolte à la fabrication de la tablette, tout est fait sur place. Jean-Rémy Martin, à la tête de ce projet, nous en explique les contours.

Jean-Rémy Martin, PDG de Kennyson Group.
© DR

Au large des côtes africaines du golfe de Guinée, se trouve la petite île de São Tomé. Surnommée l’île au chocolat, l’ancienne colonie portugaise a été jusqu’en 1910 le premier producteur national de cacao avec près de 35 000 tonnes de fèves de haute qualité. Sans soutien de l’État depuis l’indépendance de l’île en 1975, la production n’a cessé de chuter pour tomber à moins de 1 000 tonnes de cacao par an au début des années 2000.

En reprenant en 2014, l’exploitation d’une des plus anciennes plantations de l’île de São Tomé, Diogo Vaz, Jean-Rémy Martin, président-directeur général de Kennyson Group, entend participer au développement d’une filière de qualité, durable et équitable. Sur les 420 hectares de la plantation, 200 hectares sont dédiés à la production de cacao. Actuellement, entre 100 et 120 tonnes de fèves de cacao sont récoltées, grâce à la plantation de 200 000 cacaoyers. « Nous avons choisi des variétés endémiques de l’île comme l’amelonado ou encore le trinitario, mais nous avons des rendements plus faibles qu’en Côte d’Ivoire. Il faut quatre à cinq ans à un cacaoyer pour commencer à produire et ces variétés donnent un rendement entre 500 kilogrammes à 1 tonne par hectare », explique Jean-Rémy Martin.

Nous n’arrivons toujours pas à l’équilibre

Son projet est de réaliser une filière de qualité pouvant faire vivre les producteurs locaux. « Les fèves de cacao sont essentiellement produites en Afrique, mais les prix sont établis en Europe. Il y a 7 millions de personnes dans le monde qui travaillent pour produire du cacao et la plupart vivent dans la pauvreté. Si nous arrivons à prouver que le chocolat peut fournir à ses producteurs des conditions de vie décentes, nous aurons gagné notre pari », détaille Jean-Rémy Martin. Dans un esprit de valorisation, Diogo Vaz a été certifié en décembre 2017 agriculture biologique. « Cela nous a permis d’augmenter le prix de vente de nos fèves de 1 500 euros à 2 700 euros. Mais nous n’arrivons toujours pas à l’équilibre », indique le dirigeant.

Transformer sur place la fève de cacao

Il décide alors de pousser plus loin son projet en fabriquant directement sur place ses tablettes de chocolat. Depuis mars 2018, l’atelier tourne grâce aux conseils du chocolatier Olivier Cazenave, qui a apporté son savoir-faire dans la mise en place du processus. Jean-Rémy Martin a investi pour le moment 4 millions d’euros dans ce projet entre l’acquisition de la plantation et la construction de l’atelier de fabrication.

Un premier conteneur rempli de six tonnes de tablettes est parti de São Tomé il y a un mois pour arriver juste à temps pour l’ouverture du Salon du chocolat à Paris, l’occasion pour l’équipe de présenter ses tablettes et de trouver sa clientèle. « Nous relevons le défi qu’il est possible de fabriquer sur place un chocolat responsable. C’est un positionnement audacieux, mais qui a du sens et va intéresser. Dans trois à quatre mois, nous aurons un peu plus de recul et on espère approcher de l’équilibre », conclut Jean-Rémy Martin.

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