Dinde : un marché toujours chargé
Les prix des découpes de dinde restent à de bas niveaux en France, en raison d’une offre large. Un rebond des tarifs n’est toutefois pas à exclure à court terme.
La filière dinde française tire un bilan plutôt mitigé de 2016. Malgré le rebond de la restauration hors domicile et de l’activité export, les prix sont restés sous la pression de l’offre (française et européenne) et du déclin marqué des achats des ménages. Une tendance qui se prolonge en ce début 2017. Éleveurs et industriels peinent à redresser leurs tarifs. Selon Yannick Carré, responsable des études au Comité interprofessionnel de la dinde française (Cidef), à 4,59 €/kg et 2,19 €/kg, les prix du filet et de la cuisse de dinde s’installaient, en février, 9,1 % et 10,2 % sous leur niveau de 2016. L’offre française demeure large avec des stocks sur pieds encore trop élevés, selon le Cidef, comme le souligne un poids moyen à l’abattage à plus de 11 kg quand l’objectif de la filière est à 10,7 kg. La pression sur les tarifs s’explique aussi, selon Yannick Carré, par une guerre des prix avec nos concurrents européens (Allemagne et Pologne en tête), à la production également abondante.
Vers une moindre pression de l’offre
Un redressement des cours n’est pas à exclure à moyen terme. La baisse drastique des mises en place se poursuit. Elle atteindrait 14,4 % en cumul sur janvier et février par rapport à 2016 selon le Cidef, laissant entrevoir un net repli des volumes ce printemps. La filière espère en profiter pour résorber ses retards d’enlèvement. Une moindre concurrence européenne n’est pas non plus à exclure, estime Yannick Carré, en particulier d’Allemagne où la grippe aviaire continue de toucher des élevages de dindes d’engraissement mais aussi reproductrices.