Dinde : la restauration compense les méventes
Il se peut que la dinde ait profité ces derniers mois des prix élevés de la viande de porc sur les marchés de gros pour élargir sa place en restauration collective à la rentrée. Les ventes en septembre et octobre de la société Guillet (LDC) en escalopes, tournedos, sautés, paupiettes, autres découpes et panés cordon-bleu sont en progression de 5 à 10 % suivant les références dans le circuit de la restauration collective. Les prix de gros ne sont pas forcément les seuls motifs d'achat dans ce circuit. Le comité interprofessionnel de la dinde (Cidef) fait valoir en permanence les atouts de la dinde que sont le service, l'intérêt diététique et un goût relativement neutre. Cette viande se présente sous la forme de produits calibrés engendrant peu de déchets et représente de plus une alternative au porc qui satisfait certaines exigences culturelles.
La restauration commerciale représente elle aussi un débouché croissant pour la filière dinde. La vogue du sandwich kebab y est sûrement pour beaucoup.
Dans son ensemble, le secteur de la restauration fait honneur à la viande de dinde et permet même de compenser les pertes de marché en grande distribution. En effet, les statistiques d'Agreste font état d'une consommation globale au premier semestre de cette année quasiment équivalente à celle des six premiers mois de 2005.
« Embourgeoisée »
Les ventes vont moins bien en grandes surfaces. Le Cidef dénonce un prix de détail trop élevé des escalopes de dinde. La dinde « s'est embourgeoisée », dit le dernier bulletin interprofessionnel. Cependant, un handicap pourrait se lever : un texte réglementaire sur le point d'être signé par le gouvernement doterait la viande de dinde du statut commercial plus avantageux de « produit agricole périssable ».