Dijon Céréales sur une pente ascendante
Les céréaliers sont redevenus confiants dans l’avenir. Après des années difficiles liées à la surproduction et à l’effondrement des cours, la consolidation par la qualité mobilise désormais l’ensemble des producteurs. Tous les acteurs de la filière se montrent par ailleurs enthousiastes face aux nouveaux débouchés dans la bioproduction.
Voilà en quelques lignes résumées la dernière AG de Dijon céréales cinquième groupe national du secteur. Certes, ses volumes de collecte ont baissé de 18 % à 919 899 tonnes, contre 1 119 402 pour l’exercice exceptionnel de 2004-2005 en concordance avec un chiffre d’affaires à l’unisson à 311 millions d’euros contre 324 millions d’euros pour les mêmes périodes de référence. Mais ces données, selon les dirigeants du groupe, accréditent davantage l’hypothèse d’un assainissement du marché que celle d’une nouvelle régression.
« Nous avons toutes les raisons d’être optimistes» nous a confirmé à ce sujet Pierre Guez, directeur général du groupe. « L’ère de la production extensive semble terminée. Nos producteurs ont de nouveau le moral et ils reviennent vers nos cultures. Cette année 18 nouvelles exploitations ont adhéré à notre coopérative, qui regroupe dorénavant 4 078 membres. » Ces nouveaux entrants bénéficieront vraisemblablement de la hausse des cours programmée en 2007. Dijon Céréales prévoit ainsi une remontée des prix de 25 à 30 %, à 125 voire 130 euros la tonne sur le prochain exercice. Une amélioration très nette qui se produira dans un contexte pour le moins innovant pour le groupe.
Hausse des cultures non-alimentaires
Dijon Céréales se montre en effet très actif dans sa conversion vers les biocarburants, et il a acquis des participations financières pour une production de biodiesel (sites Diester Industries du Mériot, Aube et de Sète, Hérault), de bioéthanol (projet Cristanol II à Bazancourt, Marne) et d’huile végétale brute avec Extrusel à Chalon-sur-Saône. « Les cultures non-alimentaires ont représenté pour cet exercice 35 % des récoltes de colza, soit 43 000 tonnes (dont 18 000 accompagnées par l’aide européenne aux cultures énergétiques)» nous a indiqué Pierre Guez. « Ce total devrait atteindre 48 000 tonnes pour la moisson 2007, grâce à une surface de 1 850 hectares supplémentaires consacrés à cette activité», a-t-il précisé. Le signe d’une biorévolution en marche.