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Lait de montagne
Des pistes dévoilées pour sortir de la déprise

Mardi 5 octobre au Sommet de l’élevage, la mission parlementaire sur la production laitière hors AOP en zone de montagne a rendu ses conclusions au cours d’une table ronde organisée par le Cniel.

Le rapporteur Jean-Pierre Vigier (au micro à droite) a présenté les conclusions de la mission parlementaire sur le lait de montagne mardi 5 octobre au Sommet de l’élevage.
Le rapporteur Jean-Pierre Vigier (au micro à droite) a présenté les conclusions de la mission parlementaire sur le lait de montagne mardi 5 octobre au Sommet de l’élevage.
© Christel Jahnich/Apap

Le lait de montagne ne s’en sortira pas tout seul. Inexorablement, le nombre de producteurs baisse. Depuis plusieurs années, le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise de conscience collective. Avec des résultats. « Il y a eu un coup d’accélérateur ce printemps, s’est félicité Damien Lacombe, vice-président du Cniel au Sommet de l’élevage le mardi 5 octobre. La commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a lancé en mars une mission d’information parlementaire * qui rejoint nos préoccupations et nos efforts de sensibilisation auprès des pouvoirs publics. »

Création d’une marque ombrelle

Les conclusions de ce travail ciblent trois priorités : faire évoluer le cadre réglementaire et fiscal pour compenser les surcoûts de production grâce à des aides spécifiques ; renforcer l’attractivité des métiers de la filière laitière de montagne ; valoriser les produits laitiers de montagne. « La filière doit se structurer et jouer collectif, a insisté le rapporteur Jean-Pierre Vigier. Deux tiers du lait de montagne ne sont pas valorisés, alors que sociétalement, les Français sont prêts à payer plus cher ce lait de qualité. »

Le rapport, qui a été salué par l’interprofession pour la diversité des auditions menées et la qualité de l’analyse, préconise de mettre en place une marque ombrelle destinée à différencier les produits laitiers de montagne. Autre suggestion : viser une reconnaissance officielle à travers, par exemple, la création d’une spécialité traditionnelle garantie (STG). « Il faut parler d’une seule voix pour que le mot montagne soit lisible », a poursuivi le rapporteur.

Didier Thuaire, dirigeant de la société fromagère du Livradois, se dit favorable à une marque « montagne » qui profite à tous. « Il faut jouer collectif : la montagne, ça parle aux consommateurs », a-t-il déclaré. Sa PME travaille avec la marque Montlait, de l’Association des producteurs de lait de montagne (APLM), ce qui lui permet de récupérer une plus-value sur le lait sans AOP. « Une unique marque pour porter les produits de montagne, je suis d’accord, à une condition, a souligné Dominique Barrau, président de l’APLM, il faut garantir un retour minimum aux producteurs à travers une charte d’engagement. »

Cadre fiscal et attractivité

Attention aussi à n’exclure aucun système. « Il n’y a pas qu’un seul modèle. Il faut avoir une base commune et c’est la complémentarité entre les acteurs qui fera qu’on pourra jouer une nouvelle partition en zone de montagne », a estimé Michel Lacoste, président du Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol). Au pied du mur, la filière se dit prête à s’appuyer sur ce rapport pour démarrer un nouveau chantier de valorisation. « Le Cniel va agir dans ses champs d’intervention, à savoir le cadre fiscal et l’attractivité, et en parallèle, va encourager les démarches des acteurs privés visant à la valorisation des produits laitiers », a annoncé Damien Lacombe.

Le rapport sera remis au ministre de l’Agriculture et évoqué lors du congrès de l’Association nationale des élus de montagne (Anem) à la fin du mois d’octobre. Au-delà de la production laitière, 65 000 emplois sont en jeu.

* À l’initiative des députés Pascale Boyer (LREM Hautes-Alpes) et Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire), également membres du bureau de l’Anem.

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