Des outils au service de la gestion commerciale

> La 8e édition des journées Agrovif, organisées par l'éditeur de logiciels Vif et réunissant quelque 300 personnes, avait comme fil rouge cette année le pilotage.
L'industriel de l'alimentaire a besoin d'outils informatiques adaptés pour entretenir ses rapports en amont et en aval. Un atelier Agrovif du 16 juin a montré que les besoins à l'amont varient selon les matières premières agricoles achetées. Cet atelier était animé par un binôme associant un consultant de l'éditeur de logiciels Vif pour l'agroalimentaire et un chargé d'affaires de la société d'informatique des coopératives agricoles Kheris (groupe Isagri). Les impératifs de périodicité, de planification ou de communication sont très variables en fonction des productions agricoles. Grâce à leurs outils informatiques, le spécialiste des pommes de terre Champar règle ses fournisseurs selon les modalités établies dans 3 000 contrats ; l'abattoir de bovins SVA a divisé par deux ses temps de saisie des animaux achetés. Les besoins en traçabilité se généralisent et se complexifient (identification, agréage, généalogie ascendante, descendante, etc.). Un outil performant permet de gérer de nombreuses données et aussi de réaliser des analyses de groupe (canards Val de Sèvres) ou des historiques (parcelles de légumes Uniproledi pour Daucy). Grâce à l'extranet, l'amidonnier Roquette a limité ses appels entrants, et les Volailles d'Albret font remplir correctement leurs fiches ICA (information sur la chaîne alimentaire). Enfin, l'entreprise doit rémunérer au juste prix les agriculteurs. Champar déploie quarante paramètres différents pour le paiement des pommes de terre. Dans ce domaine, le prestataire informatique laisse aux entreprises agricoles et alimentaires l'autonomie dont elles ont besoin : un collecteur de céréales peut par exemple vouloir modifier les paramétrages qualitatifs pour accélérer la réception.
Complexe en amont, la gestion commerciale ne l'est pas moins en aval. La « synchronisation de la fiche produit pour répondre aux nouveaux enjeux de la distribution » était le thème d'un autre atelier faisant intervenir, entre autres, Sylvain Le Toux, consultant de la société Keendo, filiale de Vif (lire encadré) et deux responsables de GS1 France. La codification unifiée des produits vise à fluidifier les échanges informatiques entre les distributeurs, leurs fournisseurs et les transporteurs. Les fiches demandées rassemblent quantité d'informations – type de produits, classification chez le fournisseur et le client, dimensions et poids, ingrédients, origine, conditionnement, code EAN, langue et TVA du pays d'origine… jusqu'aux photos destinées à la vente à distance.
Bertrand Vignon, qui a cédé Vif à ses deux fils (voir Brèves), reste présent dans la filiale Keendo, créée avec trois cadres (Christophe Maé, Nicolas Chaillot, Sylvain Le Toux) pour développer les logiciels PIM et PLM (production et cycle de vie) dans l'agroalimentaire français ainsi qu'à l'international et en dehors du secteur. Vif et son partenaire en gestion de données techniques TX2 sont qualifiés par GS1 pour la synchronisation des fiches produits.
Cependant, les enseignes et centrales ne sont pas toutes au même stade du déploiement des catalogues GDSN (global data synchronisation network). « Ce sont des gros projets », a expliqué Sophie Delafosse, responsable chez GS1 du déploiement de GDSN dans le secteur alimentaire. Elle a précisé qu'un déploiement se ferait début 2016 dans la restauration « sur un modèle très similaire ». L'outil informatique PIM de Vif a été présenté comme une solution face à l'hétérogénéité des sources de données et des formats demandés par les donneurs d'ordre : un fichier unique alimente toutes les fiches nécessaires.