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Des économies de santé grâce aux produits laitiers

En France, l’ostéoporose et ses conséquences, les fractures, posent un véritable problème de santé publique. La consommation de produits laitiers enrichis en vitamine D est une mesure de prévention gagnante économiquement et humainement.

© R. Lemoine

Calcium et vitamine D sous forme de produits laitiers, un couple gagnant dans la prévention des fractures liées à l’ostéoporose. Une étude publiée dans la revue Osteoporosis International en février dernier et présentée au Congrès mondial de l’ostéoporose, qui s’est clôturé le 26 mars à Florence, vient de le démontrer chez les plus de 60 ans. Il s’agit d’une modélisation réalisée sur la base d’une consommation de calcium et de vitamine D conformes aux recommandations sous forme de produits laitiers (+ deux produits laitiers enrichis en vitamine D). L’objectif est de répondre à la question suivante : quels seraient les bénéfices en termes de fractures, de qualité de vie et de dépenses de santé si tous les Français et Françaises de plus de 60 ans se tenaient à cette consommation quotidienne pendant une année ?

UN COÛT MINEUR POUR UN GAIN MAJEUR

Le modèle économique (Markov) créé par Mickaël Hiligsmann, spécialiste de l’économie de la santé à l’université de Maastricht aux Pays-Bas, intègre un maximum de données cliniques, économiques et sociales sur la question. Parmi celles-ci, le nombre de fractures de hanche par an dans cette population, sa consommation moyenne de calcium, le coût direct lié à une fracture de la hanche, le coût moyen de deux produits laitiers enrichis en vitamine D… « On estime à 12 000 euros la prise en charge d’une fracture de la hanche et à 750 mg par jour la consommation de calcium de cette population. Le coût moyen de deux produits laitiers enrichis en vitamine D est de 0,54 euro d’après des chiffres de 2015. Le modèle intègre également une diminution de fracture de hanche de 16 % comme effet de cette consommation (Cochrane review 2014) », précise Jean- Yves Reginster, docteur en médecine, à la tête du Service de santé publique de l’université d’État de Liège, qui a encadré l’étude à la demande du Cniel. Les résultats montrent des conséquences humaines et économiques importantes. Tout d’abord en termes de fractures de hanche évitées : -10 500 (8 000 chez les femmes et 2 500 chez les les hommes) l’année de l’intervention pour un coût d’hospitalisation de 126 millions d’euros ; -8 900 (7 000 et 1 900) dans les années qui suivent ; ceci est lié au fait que le risque de récidive est très élevé chez les sujets qui ont déjà eu une fracture.

Si on considère toutes les fractures possibles, ces chiffres seraient de 65 000 fractures évitées et de 1,235 milliard d’euros économisés. En termes d’années de vie gagnées, cela se traduirait par 28 000 années mais 32 500 Qaly(1).

« Ces résultats concernent une intervention d’une durée d’un an. Si celle-ci se poursuivait, le bénéfice serait augmenté dans des proportions comparables », souligne Jean-Yves Reginster. Et si on intervenait plus tôt et sur la population générale, quelles économies seraient possibles ? « Pour la population générale, les estimations coût-efficacité montrent que l’intervention est à la limite de l’efficience pour les plus de 60 ans et très efficiente pour les femmes à partir de 70 ans et un peu plus tard chez les hommes », indique-t-il. Les économistes de santé publique considèrent qu’une intervention est efficiente quand le coût par Qaly gagnée est inférieur à 30 000 euros.

LE CONSOMMATEUR INVESTIT POUR SA SANTÉ

« Si les recommandations santé sont appliquées tout simplement, la consommation de produits laitiers s’avère être une démarche citoyenne. Le consommateur investit pour sa santé pour éviter les fractures et améliorer sa qualité de vie, mais aussi pour diminuer les dépenses de santé publique supportées par la collectivité », a-t-il conclu devant une trentaine de journalistes français, anglais, danois et irlandais réunis par EMF (European milk forum) et plus de 200 congressistes.

 

(1) Qaly : quality-adjusted life year, « année de vie pondérée par la qualité ».

ILS ONT DIT

Des données renseignées et validées sont nécessaires pour conduire une modélisation en nutrition. C’est le cas pour les produits laitiers, le calcium et les fractures. Notre modèle est de ce fait robuste »

 

LES EFFETS DE L’OSTÉOPOROSE

• En France, l’ostéoporose est responsable chaque année de 50 000 fractures du col du fémur chez les femmes de plus de 50 ans et 15 000 chez les hommes du même âge.
• Chez les plus de 60 ans, une femme sur trois et un homme sur cinq aura une fracture ostéoporotique.
• Le coût annuel est évalué à 4,8 milliards d’euros.
• Compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie, les projections font état de 100 000 fractures du col du fémur pour un coût de 6 milliards d’euros en 2025.

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