Des contrats pour soutenir le blé bio
Un contrat-type de commercialisation du blé biologique a été validé fin juillet par le groupe Bio d’Intercéréales. Les collèges producteurs et collecteurs de cette interprofession voient dans ce contrat un premier pas vers l’équilibre du marché. La « baisse continuelle des prix » leur fait soupçonner une surproduction qu’ils ne savent cependant évaluer. « En apprenant à négocier ligne par ligne, on parviendra à réguler l’offre, surtout si les contrats deviennent pluriannuels », anticipe Salvador Ferret, président du groupe Bio. Il faut une certaine sécurité pour encourager les producteurs à s’engager dans la culture biologique, plus difficile et risquée techniquement que la conventionnelle. Si ceux-ci devaient l’abandonner en masse, les importations reprendraient, préviennent les représentants de la production, avec les coûts et la pollution que cela pourra engendrer. Le groupe Bio va aussi entreprendre dès septembre avec l’Onic (Office national interprofessionnel) la mise en place d’un observatoire afin de suivre un bilan du blé bio.
Prépondérance des coopératives
Le partage des risques est déjà partiellement assuré par les coopératives, devenues depuis peu prépondérantes sur le marché du blé bio. Mais cela ne suffit pas à rassurer la production. C’est pourquoi le contrat entre organismes de collecte et meuniers importe, sachant que l’assurance récolte est un autre axe de travail.
La filière s’engage en contrepartie à perfectionner les techniques culturales (notamment pour augmenter la protéine) et de refroidissement des stocks (les conservateurs étant interdits). Le marché français du blé tendre biologique est évalué à 60 000 t, dont 50 000 t à l’usage de la meunerie. D’après l’Onic, les achats de la meunerie ont progressé de 11 % entre 2003 et 2004 après avoir stagné plusieurs années. Le maintien de ce niveau de croissance est attendu dans les deux prochaines années si la campagne grand public de l’Agence bio, prévue au début de l’an prochain, porte ses fruits. Le blé bio se produit surtout dans l’Ouest du pays, de Midi-Pyrénées jusqu’en Bretagne.