Cultures d’OGM : pourquoi la subsidiarité fait peur
La proposition de la Commission européenne, adoptée mardi, laissant les Etats membres libres d’autoriser ou non la culture de plantes génétiquement modifiées, laisse perplexes des députés européens, des organisations et les gouvernants français. Pour motiver une interdiction, les arguments liés à la santé ou l’environnement resteront réservés à l’UE, ce que certains députés écologistes regrettent. François Grossetête (PPE) a par ailleurs mis en garde contre un risque de « distorsions sur le marché ». Le Copa-Cogeca (agriculteurs et coopératives de l’UE) craint des distorsions de concurrence du fait de seuils d’étiquetage différents. L’industrie des biotechnologie (Europabio) souhaite que les motifs d’interdiction ne puissent être que scientifiques ou techniques, et non politiques. Bruno Le Maire déplore un processus de « renationalisation » et Jean-Louis Borloo dénonce une tentative de « troc » pour débloquer le processus d’autorisation européen. Pourtant, l’autorité européenne va renforcer ses évaluations des risques environnementaux des OGM. Son projet a été commenté par les experts des Etats membres en juin. Et l’autorisation européenne sera toujours un préalable aux décisions politiques des Etats membres. Les Etats-Unis attendent des précisions d’une réunion prévue le 20 juillet.