Coop de France fait évoluer sa culture verte
L’ex-Ffcat et l’ex-SNDF, regroupés dans Coop de France sous les sections « métiers du grain » et « déshydratation », tiennent leur assemblée générale publique en commun le 13 novembre à Paris, sur le thème des « enjeux du développement durable pour les coopératives agricoles ». Le débat, qui s’inscrit dans le sillage du Grenelle de l’environnement, prévoit la participation de Christian Brodhag, délégué interministériel au Développement durable et de Jacques Dedieu, haut fonctionnaire au développement durable au ministère de l’Agriculture. Il sera clôturé par les discours des présidents Hubert Grallet (Métiers du grain) et Jean-Pol Verzeaux (Déshydratation).
Les coopératives ont décidé de prendre leur part dans la mise en place des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. « Elles adoptent la charte du Conseil coopératif et s’engagent dans la voie de la certification », annonce Hubert Grallet en entête du rapport d’activité 2007 des Métiers du grain. Concrètement, une certification volontaire des distributeurs de produits de protection des cultures se fera sur la base du guide des bonnes pratiques de préconisation que la DGAL a finalisé en juin dernier, cela en attente d’un texte législatif. La récupération des emballages est supérieure à 60 % pour les produits phytosanitaires et vise 50 % en 2010 pour les engrais. Une « notation développement durables » des coopératives se met en place. Par ailleurs, Coop de France veut « jouer un rôle moteur »dans la certification des exploitations. Sur le volet énergétique, les deux pôles de Coop de France cherchent à améliorer les bilans : ceux des agro-carburants et ceux de la déshydratation de luzerne. Ainsi, le pôle Coop de France Métier du grain s’est déjà engagé aux côtés de l’Onidol (interprofession des oléagineux) dans la réduction des énergies nécessaires à la production de biodiesel. Il s’engage de même pour la partie éthanol.
30 à 40 % d’économies pour sécher la luzerne
De son côté, Coop de France Déshydratation s’applique à pousser plus loin les économies d’énergies pour sécher la luzerne. « C’est notre talon d’Achille », admet Jean-Pol Verzeaux. Les 30 à 40 % d’économies déjà réalisées au niveau des outils restent insuffisants, considère-t-il. De nouveaux progrès sont attendus d’un premier séchage au champ. Une économie supplémentaire de 20 à 25 % est attendue d’un gain de 5 % d’humidité à la coupe. Une autre piste est la production de concentrés protéiques par la voie humide, demandant par définition peu de séchage. Du côté des transports, les regroupements d’activités d’entreprises différentes permettent d’optimiser les parcours ; en revanche, les coopératives de collecte déplorent toujours la limitation du transport par camions de 44 tonnes. Libérer ces chargements reviendrait à réduire la circulation routière, argumente-t-elles, découragées par l’absence de progrès du fret ferroviaire.
Pour leur part, les coopératives de déshydratation ont récemment produit une étude pour l’Agence de l’eau Seine-Normandie montrant que la luzerne coupe les cycles des maladies, permettant ainsi d’appliquer moins de traitements, et réduit les besoins en fertilisation des cultures qui lui succèdent. La filière met aussi en avant d’autres atouts environnementaux : la luzerne est une ressource florale pour l’apiculture et, comparativement au soja brésilien, elle produit plus de protéines à l’hectare et vient de moins loin.