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Comment valoriser des produits déclassés

La société Valma déconditionne des produits alimentaires pour les remettre dans le circuit de l’alimentation animale. Novatrice en France, son activité connaît une très forte croissance. Les demandes explosent.
Dirigée par Jacques Plazanet et Roger Balleix, la société choletaise Arba est spécialisée en audit et courtage pour l’alimentation animale. Elle récupère dans ce cadre des erreurs de fabrication vrac de l’industrie agroalimentaire. Afin de consolider ses marchés et mieux servir ses clients pour l’emballé, Arba a créé en juillet 2007 Valma, société de prestation de services en déconditionnement de produits alimentaires. Novatrice en France, l’activité a démarré dans un bâtiment de 1 200 m² à Angrie (49). Dès mai dernier, Valma s’est déplacé de quelques kilomètres pour investir un site de 3 500 m² à Candé, « déjà trop petit », s’amuse Catherine Plazanet, qui dirige la société. S’il lui a fallu au départ « prendre son bâton de pèlerin » pour présenter la démarche, les industriels de l’agroalimentaire, sensibles aux économies générées par rapport à la mise en benne, ont vite été convaincus. D’autant que le Grenelle leur imposera demain des solutions pour leurs déchets organiques. Résultat, la plupart des grands industriels de l’Ouest, surtout laitiers, font appel à Valma, même s’ils préfèrent rester dans la confidentialité.
Valma s’est vite rendu compte que les « matières premières secondaires », produits sains mais déclassés, abondaient : surplus, erreurs de fabrication, d’emballage ou d’impression, essais de produits ou de conditionnement… Les volumes ont vite explosé, créant des problèmes ponctuels de stockage. Les produits laitiers sont passés de 80 tonnes la première année à 4 000 en 2009 et dépasseront les 7 000 t cette année. Le second produit phare traité par Valma est le sucre, qui est broyé puis tamisé. La société en recevra 3 000 t sur 2010 contre 600 l’année précédente. Au sein de ses trois ateliers, Valma déconditionne aussi des farines, semoules, poudres de lait, huiles (190 t), sodas, sirops…

Des matières premières moins chères

Parallèlement à son déménagement, la société a investi 400 000 euros, avec le soutien d’Oséo, dans l’achat de machines plus performantes. Une fois déconditionnés, les produits sont expédiés chez des industriels de l’alimentation animale ou chez les grands éleveurs de porcs de la région, ravis de dénicher des matières premières moins chères. « Le sucre est à 70 % du prix du sucre normal, et de même qualité », précise Catherine Plazanet.
Comptant sept salariés, Valma a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 175 000 euros et devrait atteindre les 400 000 euros cette année. De nouveaux marchés, comme celui des pâtes alimentaires sèches, sont prospectés. Mais, pour ne pas entacher le bilan carbone de l’opération, c’est ailleurs que Valma projette de se développer. Arba cherche un site dans le nord de la France afin d’y monter une structure identique, spécialisée dans les produits laitiers et les boîtes de conserves de légumes. « Nous avons aussi de gros appels du pied dans la région de Lyon, mais rien n’est fait », indique Catherine Plazanet. Les créateurs de Valma entendent visiblement profiter de leur avance et du savoir-faire acquis pour occuper un terrain qui pourrait attirer d’autres acteurs.

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