Comment Evialis va préserver son résultat
La hausse des matières premières a marqué les trois activités du groupe Evialis au cours de l’année 2007 : l’aliment complet, les premix et spécialités ainsi que la santé animale. Sa répercussion sur les prix de vente, même si elle a été partielle et progressive, s’est traduite par une hausse de chiffre d’affaires de 29 % (à périmètre constant) au quatrième trimestre et de 16 % sur l’ensemble de l’année. Le chiffre d’affaires annuel que vient de divulguer le groupe avant de présenter ses résultats, fin mars prochain, s’établit à 759 euros, dont 628 M d’euros en aliments composés, 91 M d’euros en premix et spécialités et 25 M d’euros en médicaments.
Les ventes de premix « doublement pénalisées »
Le quatrième trimestre a engendré une progression de près de 29 % des ventes d’aliments complets en France, en partie dû à une reprise des volumes de près de 5 %. Sur l’ensemble de l’année, Evialis n’enregistre qu’une « très légère hausse » de ses volumes d’aliments composés vendus en 2007. C’est une moindre performance par rapport à l’ensemble de l’industrie française qui a vu sa production rebondir de 3,7 %, d’après les statistiques professionnelles (lire ci-dessus). La hausse des prix de ventes fait néanmoins progresser les ventes annuelles de 17 %. C’est à l’international que cette activité s’est le mieux comportée, avec 600 000 tonnes vendues, soit 14 % de plus qu’en 2006, engendrant une expansion de 25 % du CA à l’étranger (152 M d’euros).
Installé sur un plateau dès le quatrième trimestre, le prix des matières premières n’en reste pas moins « haussier avec une très forte volatilité », considère le groupe. Aussi, annonce-t-il une « utilisation accrue des marchés à terme sur des positions de couverture et la recherche de matières premières de substitution » afin d’en lisser les conséquences sur les marges.
Les activités liées au premix et spécialités ont été « doublement pénalisées » en 2007, résume-t-on : en amont, par la flambée des vitamines et autres matières essentielles, en aval, par les moindres ventes aux fabricants d’aliments à la ferme qui ont préféré vendre leurs céréales et acheter de l’aliment complet. Les ventes en France n’ont progressé que de 9 % à périmètre constant. La reprise de Nutreco au début de l’année fait progresser cette division de 72 % à 40 millions d’euros et fait d’Evialis la première firme service en France. L’expansion est aussi active à l’étranger avec, en janvier 2007, l’achat d’une filiale russe, Rossovit, et la construction d’une usine en Chine.
La santé animale a de son côté subi la hausse des antibiotiques, des « supports blé » et du lactose. Les gammes traditionnelles en ont le plus souffert en raison de leur faible élasticité des prix.
Grâce aux hausses passées et à son expansion à l’étranger, Evialis prévoit « un résultat net annuel au moins égal à celui de l’année précédente ». Sans évoquer son rattachement au groupe InVivo (suite à l’OPA de l’union coopérative), le « spécialiste international de la nutrition-santé animale » réaffirme son investissement dans l’innovation, l’internationalisation et l’optimisation de ses branches françaises.