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Comment chasser la grippe des esprits ?

L'optimisme est peut-être prématuré pour la filière volaille, qui s'interroge encore sur les messages à diffuser.

Les industriels de la volaille ont attendu avec appréhension le rendez-vous de « l'observatoire des prix et de la consommation de volaille », qui doit avoir lieu ce jour au cabinet du ministre de l'Agriculture. Hier en effet la FIA craignait que l'impression de reprise qui s'était dégagée mercredi dernier (LM du 14 nov.) n'ait été de courte durée. La fédération s'apprêtait à présenter un chiffre plus pessimiste que le -13 % évalué au titre de la semaine 44.

Pour sa part, l'interprofession de la dinde (Cidef) peinait à synthétiser les indications d'abattage et de consommation des ménages dont elle disposait, faute de statistiques fiables. Plusieurs facteurs se conjuguent pour troubler l'analyse : les vacances scolaires, le Ramadan, défavorable à la consommation de kebab, la position des jours fériés.

La situation dans la restauration collective concédée lui semble plus facile à appréhender que la grande distribution. Ainsi, le Cidef a réalisé une enquête au début de ce mois auprès des sociétés de restauration, qui a conclu au maintien des commandes de viande de dinde, ou à de légères diminutions, avec, parfois, une tendance des convives à éviter la volaille. Point curieux, l'enquête a aussi souligné un intérêt accentué pour les signes de qualité, contrairement à ce qui se passe en grande distribution.

Le Cidef s'inquiète peu des offres italiennes sur le marché français, suscitées par la dramatique chute de consommation au-delà des Alpes. La tendance des distributeurs est de se replier sur les circuits habituels, considère le délégué général Gilles Le Pottier. Quelques importations se cantonneraient dans le Sud-Est de la France.

Quelle communication organiser dans ce contexte, sachant que les fêtes de fin d'année approchent ? Les consommateurs restent-ils méfiants, les distributeurs méfiants ? Le Comité de communication est partagé.

Un tiers de consommateurs inquiets

La semaine passée, la FIA, voyant la consommation repartir, souhaitait relayer l'information sanitaire par de la publicité. Mais selon le CIV (Centre d'information des viandes), qui présentait un sondage réalisé avec l'Ifop, la crise n'était pas passée, avec un tiers de consommateurs inquiets. Louis Orenga, directeur du CIV, pense que la publicité peut être contre-productive.

Un projet de plaquette d'information du CIV a été soumis à l'appréciation des familles professionnelles de l'aviculture. Le dépliant devrait être tiré à 100 000 exemplaires à destination des médecins, pharmaciens et à la grande distribution. Il vise trois cibles : le consommateur désireux de se renseigner, les distributeurs et les opérateurs susceptibles d'être interrogés. La FIA a souhaité que l'information diffusée soit à la fois objective et la moins alarmiste possible. Sont aussi prévus : un plateau de télévision diffusé sur l'Internet, des articles dans la presse généraliste, une campagne radio… Le choix des messages à diffuser n'est pas simple, sachant qu'une certaine confusion s'entretient entre les risques d'épizootie et de pandémie.

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