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Colère dans les foirails sur fond de LOA

Gilles Rousseau, président de la fédération des marchés de bétail vif, a dû s’imposer dans la préparation de la Loi d’Orientation Agricole.

Les Marchés : Vous déplorez l’absence de consultation des marchés par les Pouvoirs Publics en vue de la loi d’orientation agricole. Comment interprétez-vous le « parti pris » que vous soupçonnez ?

Gilles Rousseau : Dans un pays où s’affiche pourtant « Liberté Égalité Fraternité» au fronton des écoles, on n’a pas été démocratique. On a écouté le club de l’agriculture française, ce qui s’explique par la puissance historique du syndicalisme. On a voulu faire un système bolchévique qui applique un même mode de commercialisation à toute production, des fruits et légumes aux bétail. Ce qui me scandalise le plus est qu’on fait une loi d’orientation pour une durée de 15 ans, et que les demandes de consultation de quatre fédérations, la nôtre et celles des commerçants, des éleveurs en association et des abatteurs, n’ont jamais eu de réponse. Pas la peine d’avoir deux ministres !

On peut faire une lecture optimiste, vous concernant, de l’article 12 du projet de loi. Il n’oblige pas les OP au transfert de propriété mais à mettre à la disposition de leurs membres des moyens nécessaires à la mise en marché. De plus, elles peuvent bénéficier de priorités dans l’attribution d’aides...

G. R. :C’est grâce à notre intervention auprès du conseiller du ministre, Monsieur Viné. Mais nous ne sommes pas tout à fait satisfaits car beaucoup de choses restent floues. Il semble toujours qu’on veuille amener les gens vers un système unique, qui dépossède les éleveurs de leur mise en marché. C’est pourquoi nous allons prendre une deuxième voie, la voie parlementaire. Avec 57 marchés, nous avons au moins autant de députés.

Allez-vous faire poids face à Coop de France qui veut faire entendre aux parlementaires que le projet n’est pas assez contraignant en matière de transfert de propriété ?

G. R. : Je n’ai rien contre Coop de France qui se préoccupe d’ailleurs surtout des marchés céréaliers.

Gilles Rousseau : La Fédération française des marchés de bétail vif ne pas aller à contresens en voulant défendre les associations d’éleveurs et préserver la liberté. Il faut que toutes les formes d’organisations puissent vivre ensemble.

Les abatteurs privés remarquent, à travers la FNICGV, que les associations devraient bénéficier d’un double mandat, des éleveurs et des négociants. Qu’en pensez-vous ?

G. R. : Sur le plan légal, ils ont sûrement raison. On ne devrait pas parler de mandat ; les associations coordonnent la mise en marché, les commerçants font du commerce.

Venons-en à la gestion des marchés. Est-il urgent selon vous de formaliser la concertation avec les utilisateurs des marchés, à travers, peut-être, des sociétés d’économie mixte ?

G. R. : Je suis à la FMBV depuis 1983 et je la préside depuis 1989. J’ai vu se faire des choses merveilleuses grâce aux municipalités. Mais les municipalités se regroupent. Ça a pour effet de diluer l’intérêt pour les marchés aux bestiaux et la connaissance du monde du bétail. Il faut qu’on avance vers une plus grande participation des commerçants. Un peu de privatisation les inciterait davantage à défendre leur outil. Il ne s’agit pas d’instituer maintenant des sociétés d’économie mixte, il faut qu’on en parle.

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