Aller au contenu principal

C'est moi qui l'ai fait !

« Ça vous plaît ? C'est moi qui l'ai fait ! ». Tout le monde se rappelle de ce spot de 1989 où la jeune Valérie Lemercier vantait la qualité des desserts surgelés Délifrance. 25 ans plus tard cette célèbre publicité revient en mémoire au moment où le décret « fait maison » vient enfin de sortir. Depuis mardi 15 juillet, les restaurateurs ne peuvent plus prétendre servir du fait maison sans respecter certaines conditions. Seuls les plats cuisinés sont concernés. Pour avoir le droit d'être étiquetés « fait maison », il faudra qu'ils soient « cuisinés entièrement sur place à partir de produits bruts ou de produits traditionnels de cuisine ». Le décret définit enfin ce qu'est un produit brut : « un produit alimentaire n'ayant subi aucune modification importante, y compris par chauffage, marinage, assemblage ou une combinaison de ces procédés ». Exit donc les viandes précuites. En revanche, les produits épluchés (à l'exception des pommes de terre), pelés, tranchés, coupés, découpés, hachés, nettoyés, désossés, dépouillés, décortiqués, taillés, moulus ou broyés, fumés, salés, réfrigérés, congelés, surgelés ou conditionnés sous vide sont autorisés. Certains professionnels auraient souhaité que n'entrent dans le décret que les produits frais et de saison. Une position élitiste qui n'aurait concerné qu'un tout petit nombre d'établissements (pour rappel en France on ne compte que 3 000 maîtres restaurateurs). Le gouvernement a finalement suivi une ligne plus réaliste. Mais l'empreinte visible dans le texte de la lutte acharnée que livrent les lobbys depuis plusieurs années sur ce dossier laisse parfois sceptique. Pourquoi maintenir la corvée de patates en cuisine et accepter que la pâte feuilletée crue (ou les fonds blancs, bruns et fumets, à condition d'en prévenir le consommateur) vienne d'ailleurs ? Pourquoi permettre d'accoler la mention « fait maison » avec la marque du produit ou le nom du professionnel qui l'a fabriqué quand un plat ne vient pas des cuisines du restaurant ? S'il a le mérite d'exister, on peut se demander quel crédit accordera le consommateur à un texte parfois peu lisible.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio