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Céréales : un nécessaire ajustement des bilans

Les bilans céréaliers français s’ajustent aux évolutions du marché et des prix, a constaté le Conseil, en particulier en ce qui concerne la stabilisation des prix du blé dans le sillage des prix mondiaux.

Les informations parues dans notre édition d’hier à propos des bilans céréaliers ont été, dans leur ensemble, confirmées mercredi par le Conseil spécialisé « céréales » de l’ONIGC, Office des grandes cultures. C’est-à-dire : augmentation des utilisations de blé et de maïs dans l’alimentation animale, au détriment de l’orge, maintien des perspectives d’exportation de blé vers les pays tiers, augmentation des ventes de maïs à l’UE… Nous reviendrons plus précisément sur les chiffres dans notre analyse du marché, demain.

« Les bilans céréaliers français s’ajustent aux évolutions du marché et des prix » a constaté le Conseil, qu’il s’agisse de la stabilisation des prix du blé dans le sillage des prix mondiaux, de la pression des remises de stocks d’intervention sur le marché intérieur, des difficultés rencontrées à l’exportation en raison de la baisse du dollar ou de la fermeté du maïs grâce à une bonne demande européenne.

Depuis deux mois, l’exportation de blé tourne au ralenti pour les raisons évoquées ci-dessus et la politique restrictive décidée par Bruxelles (pas de certificats autres que « tiret » et adjudications en comité de gestion réservées à quelques lots d’intervention), mais l’ONIGC maintient son objectif de ventes de 6,3 Mt aux pays tiers. En raison des disponibilités réduites chez nos principaux concurrents, il faudra bien en effet qu’à un moment ou à un autre, les pays importateurs viennent au marché européen.

Inquiétude pour l’intervention

Le Conseil a constaté que grâce aux reventes actives de stocks d’intervention sur le marché intérieur (2,6 Mt) depuis le début de la campagne, ces stocks s’étaient sensiblement dégagés en l’absence de nouvelles offres à l’intervention, pour tomber à moins de 9 millions de tonnes. Mais la moitié de ce tonnage est constitué par du maïs, surtout hongrois, difficile à déplacer à cause des problèmes de transport. Ce stock et le risque qu’il s’accroisse ont, on le sait, incité la Commission à envisager de supprimer l’intervention sur cette céréale. Le directeur général de l’ONIGC estime qu’il y avait d’autres moyens pour endiguer ce flot, notamment l’exportation hors de l’UE si les prix mondiaux continuent de monter ; ou l’ouverture plus tardive de l’intervention pour le maïs afin d’éviter que certains États membres ne s’y précipitent comme vers un débouché commercial pratique dès le début de la récolte.

Pourtant, la Commission s’accroche à son projet qui sera soumis au Conseil des ministres de la communauté. Sans doute Bruxelles tient à faire vite avant l’entrée dans l’Union de deux nouveaux partenaires gros producteurs de maïs et qui pourraient bien s’inspirer du mauvais exemple hongrois. La France et plus généralement le côté occidental de l’Union ne seraient guère touchés par cette mesure, mais l’ONIGC, comme bien d’autres observateurs, y voit le risque d’un précédent justifier pour la suppression à terme de toute intervention.

La bonne tenue des prix a sans doute contribué stimuler les semis en cultures d’hiver. Les premières estimations présentées par l’Office font état d’une progression de 1,5 % (+ 74 400 ha) des surfaces consacrées au blé tendre, soit 4,9 millions d’hectares. Cette première estimation est à comparer à celle du Conseil International des Céréales, le CIC, qui prévoit une hausse des emblavements mondiaux de 4 %. Les ensemencements d’orge d’hiver sont estimés à un niveau normal, en très légère progression sur l’année dernière avec 1,3 millions d’hectares. Mais c’est lecolza qui connaît une très forte expansion, passant, selon l’ONIGC, de 1,4 à 1,52 million d’hectares. Les perspectives de besoins accrus de colza à destination non alimentaire, particulièrement pour le biodiesel, ajoutées aux prix incitatifs obtenus par les producteurs cette campagne, expliquent cet engouement.

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