Céréales : les chartes de production font florès
La Cavac et Sud Céréales sont les deux organismes collecteurs de grains à s’être engagés dans les chartes de production Arvalis-Institut du végétal/Irtac. L’an dernier, les établissements Bresson, Bernard, Descreaux et le groupe coopératif Arterris y avaient adhéré. Ces chartes codifient les meilleures pratiques, de la culture à la livraison des grains. Elles « sont la réponse de la chaîne céréalière aux préoccupations en matière de qualité sanitaire et nutritionnelle, mais aussi de développement durable », formule Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Les coopératives et négoces de grains en font les socles de leurs cahiers des charges contractuels avec les Jacquet (pains), Nutrixo (ingrédients), Soufflet (malt) ou Géant Vert (maïs légume). Les filières Label Rouge en font leur minimum requis. La coopérative auboise Scara, une pionnière, a entamé une « démarche en filière » en 1992. Elle a collaboré aux premières versions des chartes. Elle en a fait la base de ses relations clients, du baby-food à la brasserie japonaise, sur le mode du « B to B ».
McDonald’s, pour la fabrication de ses buns (petits pains américains), « n’a pas cherché à imposer son cahier des charges », a expliqué Jeanne Zeller de McDonald’s France, en marge des rencontres « Chartes » d’Arvalis/Irtac, le 14 novembre à Paris. La chaîne a préféré travailler avec ses fournisseurs français et développer avec eux deux variétés de blé particulièrement adaptées à la recette. Depuis 2008, les deux usines de son fabricant de buns East Balt, à Fleury (région parisienne) et à Aix-en-Provence, s’approvisionnent en farines de blés sous charte. La confiance ainsi établie va plus loin en 2012 : le quart des besoins d’East Balt est sous contrat à prix ferme au titre des récoltes 2012 à 2014. « Nous connaissons le plan de charge de nos moulins trois ans à l’avance, c’est une sécurité », a témoigné le directeur de Nutrixo Industrie, Christophe Duchez. Selon lui, le blé sous charte pourrait concerner 30 % du volume consommé par la meunerie française dans les cinq à dix ans, deux fois plus qu’aujourd’hui. Plus de 200 personnes ont assisté aux rencontres contre un objectif de 150 : signe encourageant.