Céréales : le zéro jachère proposé par Bruxelles est une petite révolution
La Commission européenne a proposé hier d'abaisser le taux de mise en jachère obligatoire à zéro pour les semis visant à la récolte 2008. Une mesure d'exception alors que le taux de gel est fixé de manière permanente à 10 % depuis 1999, dans un souci de simplification. Le système de mise en jachère remonte à la fin des années Quatre-Vingt. Il a été introduit en 1988 sur une base volontaire, puis obligatoire à compter de la réforme de 1992, afin de limiter la production céréalière de l'Union. La mise en jachère est cependant facultative dans un certain nombre de nouveaux États membres qui ont opté pour le régime de paiement unique à la surface : la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie en font partie. Cette disposition est remise en question aujourd'hui, alors que les stocks d'intervention ont fondu, passant, rappelle la Commission, de 14 Mt au début de la campagne 2006/2007 à environ 1 Mt (prinpalement du maïs entreposé en Hongrie). La Commissaire Mariann Fischer Boel a mentionné les « sommets historiques » des prix des céréales et les tensions dans l'approvisionnement n'ayant cessé de s'exacerber pour justifier cette mesure. « En cas de mauvaise récolte 2008, si 10 % des terres restaient en jachère, le marché intérieur serait exposé à des dangers potentiellement graves », a-t-elle argumenté. Pour l'avenir, la Commissaire a aussi souhaité « que l'on examine sérieusement, dans le cadre du bilan de santé de la PAC, si la mise en jachère obligatoire est toujours un outil approprié ». Avec le souci particulier de préserver la nouvelle dimension environnementale de la jachère.