Canard : les ambitions de Cavac et Val de Sèvre
La coopérative vendéenne Val de Sèvre, spécialisée dans l’élevage et l’abattage de canards à foie gras, va s’appuyer sur sa consœur et voisine, la Cavac, pour recruter de nouveaux éleveurs et maintenir un haut niveau de performance. Dans les cinq ans, les départs en retraite toucheront 20 % des apports en canard gras de l’abattoir de Val de Sèvre à la Pommeraie sur Sèvre (Vendée). La coopérative, dont l’avenir est scellé à celui de Vivadour et de Maïsadour dans l’ensemble constitué de Canard du Midi, Delpeyrat et Saint-Jours Foie Gras (LM des 25, 26 et 27 décembre), doit créer avant 2010 une soixantaine d’élevages.
Val de Sèvre travaille avec 200 éleveurs sociétaires, pré-gaveurs ou gaveurs, implantés pour l’essentiel dans les départements de la Vendée (54 %), des Deux-Sèvres (21 %) du Maine et Loire et de la Vienne. Elle commercialise sa production (2,5 millions de canards gras par an) auprès du Canard du Midi (Lot).
La Cavac a été retenue pour son professionnalisme en matière de nutrition animale et d’encadrement, expliquent Michel Fruchet, directeur général de Val de Sèvre et Pierre Bouffort, directeur de la nutrition et des productions animales de la Cavac. Les éleveurs de Val de Sèvre, dont plus de la moitié s’approvisionnent à la Cavac, sont partants. La collaboration des deux coopératives va commencer par l’harmonisation de l’alimentation et le perfectionnement des techniques d’élevage. Jusqu’à présent, les éleveurs de Val de Sèvre se fournissent auprès de 6 fabricants régionaux. La Cavac, qui fournit 20 % de ce volume, projette d’en fournir 80 %, soit environ 40 000 tonnes. Les enjeux sont la régularité des calibres de foie gras, la qualité de la viande et le coût de revient. La capacité de la Cavac à produire et collecter un maïs adapté au gavage a été prise en considération. L’installation de nouveaux éleveurs peut requérir l’accompagnement économique de la Cavac, dont profitent déjà une quarantaine d’éleveurs de canard maigre, de lapin et de porc. Il garantit une marge minimale pendant les 6 premières années. La région veut ainsi conserver l’atout d’élevages spécialisés de grande taille (ils reçoivent en moyenne plus de 32 000 canards à gaver par an).