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Cages à poules : la filière n'est pas prête

Il n’y a pas lieu, selon la Commission européenne, de repousser la date limite du 1 er janvier 2012 au-delà de laquelle tous les élevages de poules pondeuses devront être aux normes de bien-être de la directive de 1999. La Commission Sanco (Santé, consommateur) vient de présenter un rapport qui « confirme les avantages d’une interdiction des cages en batterie conventionnelles pour les poules pondeuses ». Ce rapport, prévu par la directive, est étayé par « plusieurs études scientifiques et socioéconomiques indépendantes », selon la Commission. Dès lors, le commissaire Markos Kyprianou « encourage fortement les exploitants du secteur à commencer dès que possible à abandonner progressivement ce type de cages de sorte que l’interdiction communautaire soit pleinement respectée d’ici 2012 ». Une porte-parole de sa direction confirme que l’échéance de 2012 est définitive, même si le rapport « sera présenté à son niveau normal de travail », à savoir les autorités vétérinaires des pays membres.

Un délai nécessaire

Le CNPO, qui représente la filière française de l’œuf, attend au contraire un délai supplémentaire du conseil des ministres de l’Agriculture, considérant que la France, comme de nombreux pays membres, notamment les nouveaux, ne seront jamais prêts en quatre ans. Selon le porte-parole des producteurs français, moins de 5 % des bâtiments et cages en place sont aménageables. Les investisseurs ont attendu que les cages conformes aux nouvelles normes (750 cm 2 par poule contre 550 cm 2, possibilité d’élever la hauteur, perchoirs, grattoir) soient « opérationnelles ». L’investissement nécessaire fait débat. Le CNPO l’évalue à plus d’un milliard d’euros le coût de la mise aux normes, à raison de 23 euros pour 50 millions de places. D’après le rapport de la Commission, s’appuyant sur une étude de 2004 du centre de recherche britannique d’Agra CEAS Consulting Ltd, il faudrait moins d’un centime par œuf, ce qui ferait pour la France 150 millions d’euros. Selon un opérateur breton, le différentiel de revenu entre une bonne et une mauvaise année (soit quelques euros par poule) permet de convertir un bâtiment aménageable.

Cependant, tous les bâtiments ne le sont pas, ou sont voués à disparaître au profit d’unités plus massives. Les industriels de l’œuf soutiendront-ils la conversion si leurs ovoproduits sont concurrencés par ceux des pays tiers ? Les fabricants bretons d’aliments, les banquiers y seront-ils disposés ? Un calcul simple : pour tout changer d’ici à 2012, il faudrait quintupler le rythme normal de renouvellement du parc de 5 % par an.

Autant dire que l’invitation faite à la grande distribution par les organisations de protection des animaux, SPA et L214 (PMAF), de cesser de vendre des œufs de batterie, à l’exemple des supermarchés hollandais et « nombreuses » enseignes en Angleterre, Allemagne, Belgique, a peu de chances d’être suivie du jour au lendemain.

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