Le 5 juillet dernier, Food Factory invitait les PME à « l’innovation ouverte » pour se développer et améliorer leurs performances industrielles. Une dynamique que favorise l’association Laval Mayenne Technopole.
Les rencontres scientifiques et techniques Food Factory de Laval (Mayenne) comportaient pour la première fois, en juillet dernier, une journée technique pour les PME. Sept sociétés agroalimentaires, au moins, ont ainsi bénéficié de présentations sur la conception hygiénique des équipements et sur « l’innovation ouverte ». Autre nouveauté, la convention d’affaires a compté une cinquantaine de rendez-vous pris à l’avance dont les PME ont bien profité.
« L’innovation ouverte » procède d’échanges d’expériences et d’idées à l’intérieur des entreprises ainsi qu’entre les entreprises et les universités, les centres techniques, les clients et les fournisseurs. Elle s’inspire aussi de procédés en usage dans d’autres secteurs industriels, selon le principe de « croisements de filières ». Laval Mayenne Technopole, organisateur de Food Factory, commence à dispenser des formations en innovation ouverte. C’est un accélérateur de développement très propice aux PME, affirme Christian Travier, directeur de Laval Mayenne Technopole. Raphaël Loko, un ancien de Lactalis qui vient d’ouvrir le cabinet de conseil Conagri près de Laval, a constaté au cours de ses quarante années d’activité industrielle que ce mode d’innovation « existe sans qu’on le sache ». Cependant, peu d’entreprises en font une politique.
L’expérience de General Mills
C’est donc une expérience assez inédite que fait General Mills depuis huit ans avec son programme « d’innovation connectée ». La multinationale partait de loin : le secret y était singulièrement cultivé, selon Kamel Chida, directeur de recherche et développement du groupe. Elle a commencé à se décloisonner à la faveur d’une conférence scientifique organisée annuellement. Puis les salariés ont été encouragés à faire usage d’un réseau intranet, sorte de Facebook interne. Il s’agissait de « casser les silos », explique Kamel Chida, parce que « souvent une solution existe en interne ». General Mills s’est ouvert sur l’extérieur avec ses grandes conférences des fournisseurs, au cours desquelles se partagent les dernières informations disponibles sur les technologies ou la consommation. Le conférencier a affirmé que 70 idées de développement avaient ainsi été retenues comme sources possibles de progrès lors d’une session à l’automne 2011. Enfin, General Mills rend ses besoins publics sur l’Internet à travers son portail. C’est ainsi qu’une petite université américaine a engendré un succès commercial de Yoplait, filiale depuis 2011. Le groupe va jusqu’à développer des produits avec des PME. Établir la confiance avec une petite entreprise ne va pas de soi, a admis le conférencier. Cela demande de concilier « la lenteur d’un gros groupe et la réactivité d’une PME », de mettre en relation les multiples responsables du groupe et souvent l’unique contact de la PME, etc. L’ouverture de General Mills a quand même une limite : aucune collaboration avec la grande distribution, a précisé le conférencier. 4