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Bonduelle précise ses projets pour Ready Pac

À l’occasion de la présentation de ses résultats semestriels, le 2 mars, le groupe Bonduelle a apporté quelques éclairages sur sa dernière acquisition américaine, la société Ready Pac. Explications.

Ready Pac Foods. Ce nom a été lâché le 24 février dernier par Bonduelle. Inconnue de ce côté de l’Atlantique, cette société américaine semble occuper une position de leader du marché des salades traiteur aux États-Unis et a représenté un chiffre d’affaires de 715 millions de dollars en 2016. À l’occasion de la présentation des résultats semestriels de son groupe le 2 mars dernier, Christophe Bonduelle, son président-directeur général, a évoqué ce rachat comme étant une acquisition « sur mesure ».

« L’acquisition de Ready Pac est structurante, transformante pour Bonduelle. C’est presque du sur-mesure », déclare le patron du groupe. Les complémentarités avec le groupe français sont en effet flagrantes. Au niveau géographique tout d’abord, Bonduelle est présent industriellement au Canada et y réalise 12 % de son chiffre d’affaires, à l’inverse de Ready Pac qui pourrait ainsi profiter d’un développement en dehors des États-Unis. Au niveau du portefeuille de marques, Bonduelle agit en Amérique du Nord essentiellement à marque de distributeur ou en food service, sa marque est ainsi peu présente. A contrario, Ready Pac réalise 62 % de son chiffre d’affaires sous ses marques propres Ready Pac, Bistro Bowl, Ready Snax ou encore Elevate, une marque créée en 2016 et dédiée au segment biologique.

Le frais deviendra la technologie majoritaire chez Bonduelle

Au niveau de l’offre en elle-même, Bonduelle était essentiellement focalisée sur le surgelé en Amérique du Nord. L’acquisition de Ready Pac lui permet de s’ouvrir les portes du marché du frais. À tel point que lorsque l’acquisition sera vraiment terminée d’ici au début du mois d’avril, la technologie du frais représentera 40 % de son chiffre d’affaires global, contre 21 % auparavant. En outre, les États-Unis vont devenir le premier pays du groupe en termes de ventes, représentant 35 % de son chiffre d’affaires total après consolidation. Créé dans les années 1950 en Californie, Ready Pac est resté familial jusqu’à une dizaine d’années. C’est donc à un fonds d’investissement américain (qui veut conserver son anonymat) que Bonduelle achète cette entreprise américaine pour un montant de 409 millions de dollars, la valorisant à un multiple inférieur à onze fois l’Ebitda ajusté estimé de l’exercice 2016-2017. Le groupe français indique financer cette opération uniquement avec de la dette. « Nous rachetons l’entreprise à un fonds américain qui ne souhaite pas être cité. Il avait cette entreprise dans son portefeuille depuis neuf ans », précise Christophe Bonduelle.

Dix-neuf lignes de production de salades en bol

Ready Pac est présenté comme le premier producteur de salades en portion individuelle aux États-Unis grâce à sa gamme Bistro Bowl. Cette marque de repas complets prêts à manger en bol, dédiée à la consommation à emporter représente 40 % des ventes sur son marché. Elle est distribuée sur l’ensemble des États-Unis. Entre 2013 et 2016, elle a connu une croissance de 7,2 % par an. Si le siège social de Ready Pac est basé à Irwindale en Californie, la société est dotée de trois autres usines à l’est des États-Unis dans le New Jersey et en Géorgie.

« Il y a beaucoup de capacités de production libérable avec un peu d’investissement, mais nous n’avons pas besoin pour l’instant d’une usine supplémentaire. À 5 ans par contre, si cela continue sur ce rythme-là, nous aurons peut-être besoin de capacités supplémentaires », explique Christophe Bonduelle. Actuellement, la société est dotée de dix-neuf lignes de production de Bistro Bowl. Par ailleurs, l’une des usines de Ready Pac à Florence, dans le New Jersey, ne fabrique que des salades en sachet. Bonduelle pourrait faire évoluer ce site de production, car le groupe mise beaucoup sur l’évolution du segment des salades en bol, où il y a peu de concurrents. Cette offre est le moteur de croissance de Ready Pac aux côtés des kits de salade, offre inexistante en Europe, mais qui se développe fortement aux États-Unis.

Une possibilité de croissance de 10 % par an

Grâce à ce segment porteur des salades en bol (+15 % par an), Bonduelle pense pouvoir gagner 10 % de croissance par an sur les cinq prochaines années. Il souhaite notamment investir plus fortement en marketing pour faire connaître davantage cette marque aux Américains. Ready Pac pourrait ainsi atteindre un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de dollars à cet horizon. « Ready Pac est positionné sur des tendances porteuses, le snacking sain. Elle coche toutes les cases de ce qui est porteur aux États-Unis, mais pas seulement, c’est un concept qui fonctionne aussi ailleurs. Cet univers produit suppose des innovations régulières. L’entreprise a un taux d’innovation deux fois supérieur à celui des concurrents », explique Christophe Bonduelle.

Avec cette opération, Bonduelle se rapproche davantage de son objectif d’atteindre 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2025. Il va déjà tripler de taille aux États-Unis et voir son chiffre d’affaires global 2016-2017 atteindre 2,8 milliards d’euros, avec l’intégration de Ready Pac. « En 2017-2018, on ne devrait pas être loin des 3 milliards d’euros », conclut Christophe Bonduelle.

Retour à la croissance en RHF en Europe

Au premier semestre de son exercice 2016-2017 (clos fin décembre), Bonduelle a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 1,4 % grâce à ses ventes hors d’Europe. Ses activités européennes sont restées en effet quasiment stables (-0,9 % à taux de change courant). En revanche, son activité surgelés européenne a bénéficié d’un retour à la croissance du marché de la restauration hors foyer. Ses ventes à marque en direction de la RHF ont augmenté de 2,4 %. « Nous avons connu quelques difficultés avant mais nous reprenons la main avec différentes initiatives autour de la différenciation et la segmentation de notre offre. Nous avons revalorisé notre offre depuis deux ans et nous retrouvons des volumes dans cette activité-là », commente Gregory Sanson, directeur administratif et financier du groupe.

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