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Bien-être animal : une filière laitière pleinement mobilisée

Cent pour cent des exploitations laitières évaluées sur le bien-être animal d’ici à 2025, tel est l’objectif de l’interprofession laitière. Les industriels prennent le sujet à bras-le-corps, comme en témoignent Lactalis, les Laiteries H. Triballat et Savencia.

Si le pâturage n'est pas un indicateur de bien-être animal en soi, la filière laitière s'est engagée à maintenir le haut niveau français.
Si le pâturage n'est pas un indicateur de bien-être animal en soi, la filière laitière s'est engagée à maintenir le haut niveau français.
© Pixabay

« Il n’y a qu’un seul bien-être, aussi bien celui de l’éleveur que celui de l’animal, et l’un ne va pas sans l’autre. Il est primordial de comprendre cela, car l’éleveur se sent bien quand ses vaches vont bien et ressent quand elles ne vont pas bien », ainsi témoigne Luc Verhaeghe, producteur laitier dans les Hauts-de-France, sociétaire à Sodiaal et professionnel référent bien-être animal au Cniel, l’interprofession laitière.

De nouvelles ambitions

Dans le cadre de son plan de filière Terre de lait, le Cniel s’est doté de nouvelles ambitions en matière de bien-être animal à travers sa charte des bonnes pratiques d’élevage. Conçue en 1999 et en constante évolution, elle intègre depuis 2022 l’objectif d’évaluer 100% des troupeaux laitiers français d’ici à 2025. La grande nouveauté de cette charte est qu’elle est le support de l’évaluation du bien-être des troupeaux.

À fin 2022, ce sont 4 800 exploitations qui ont été évaluées. Parmi elles, 8,5% ont vu leur adhésion à la charte des bonnes pratiques du Cniel (95% des éleveurs laitiers sur le territoire français y adhèrent) suspendue, car elles devaient s’améliorer sur certains points. Les exploitants ont six mois pour mettre en place le plan d’amélioration. Pour les 81,5% restants, leur évaluation est terminée. Ces exploitations sont donc considérées comme « chartées ».

L’outil Boviwell, développé par la société Moy Park, est utilisé comme outil d’évaluation et a été adapté aux caractéristiques de la filière laitière. Dans 80% des cas, les audits sont réalisés par des techniciens de la laiterie, qui sont eux-mêmes formés durant deux jours aux principes de la charte des bonnes pratiques.

Une feuille de route a également été mise en place entre le Cniel et Interbev sur la filière veau en décembre 2020. Il en a découlé plusieurs actions, dont la construction d’une nouvelle étable expérimentale collective sur le site de Mauron (Morbihan), qui permet de tester et d’évaluer les pratiques d’élevage de veaux plus durables en matière, notamment, de bien-être animal.

Des distributeurs demandeurs

« Toutes les entreprises aujourd’hui n’acceptent de collecter que si et seulement si les éleveurs sont à jour dans leur charte de bonnes pratiques », explique Luc Verhaeghe. De la même manière, les distributeurs incitent fortement leurs fournisseurs à travailler sur ce sujet. Dans la démarche RSE de Carrefour par exemple, présentée récemment, il est clairement indiqué que « chaque pays met en place un dispositif d’information aux consommateurs du mode d’élevage d’ici à 2025 ». Les produits sont contrôlés et les espèces concernées sont le veau, le porc, le bœuf, la vache laitière, les œufs, le poulet. Mais le dire ne suffit pas, il faut aussi montrer patte blanche.

« Le bien-être animal reste un sujet très prégnant. C’est une exigence de nos clients qui transitent via notre intermédiaire vers l’amont. Une exploitation qui ne respecte pas la charte de bonnes pratiques est clairement déréférencée », indique de son côté François-Xavier Huard, président-directeur général de la Fnil.

Une opposition claire à un éventuel étiquetage

Si pour la filière laitière, le bien-être animal est un socle de base du métier d’éleveurs, la perspective d’être contraint à un étiquetage sur le sujet via la réglementation européenne ne les réjouit pas. « Il n’est pas impossible que nous arrivions à un système d’étiquetage avec la nouvelle réglementation qui doit arriver fin 2023. Il est possible un jour que le lait ne se vende pas s’il n’est pas étiqueté, mais nous ne le souhaitons pas. Pour la filière laitière, le bien-être est un socle », affirme François-Xavier Huard.

« Le bien-être animal est un socle de base, il ne faudrait pas rentrer dans une démarche de segmentation », Luc Verhaeghe, professionnel référent bien-être animal au Cniel

« Les attentes sociétales se sont transformées en attentes politiques, lance Luc Verhaeghe, le bien-être animal est un socle de base, il ne faudrait pas rentrer dans une démarche de segmentation ou aller chercher de la valeur avec le bien-être animal en dénigrant les autres. »

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