Bien-être animal : les idées de l’OABA et Jean-Pierre Kieffer
L' Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA), association de défense des animaux destinés à la consommation, sera un représentant majeur du collège des organisations non gouvernementales dans le groupe de réflexion intitulé « animal, économie et territoire » que constitue le ministère de l’Agriculture. L’organisation prend soin de défendre sa légitimité à l’approche des rencontres « Animal et Société ». Elle a donné trois conférences au SIA et dénoncé publiquement les méthodes tapageuses de certaines organisations. L’OABA préfère la concertation sur le terrain aux dénonciations sur la place publique. Elle se félicite de visiter chaque année 200 établissements d’abattage et de travailler à des mesures correctrices avec les DSV en cas de dysfonctionnement. Elle est reconnue des instances professionnelles et institutionnelles. À titre d’exemples, elle a corédigé avec la FMBV un guide du traitement des bestiaux sur les marchés, où il sera très prochainement distribué, et prépare un module de formation dans les abattoirs avec les quatre fédérations d’abattage. Elle va participer au groupe de travail dirigé par l’INRA et l’Itavi sur « la prospective de la filière avicole française à l’horizon 2020 » qui sera mis en place ce mois-ci.
L’abattage est le centre d’intérêt historique de l’association. « Bien souvent, le poste de la mise à mort est déserté par la direction et les inspecteurs vétérinaires. Le matériel est mal adapté », critique le président de l’OABA, Jean-Pierre Kieffer, qui voudrait voir rédiger une charte sur les bonnes pratiques d’abattage. Très mobilisée sur l’abattage rituel, l’OABA souhaite que tous les établissements pratiquant la saignée s’équipent de matériel de contention afin d’immobiliser l’animal jusqu’à sa mort. L’immobilisation mécanique est une condition dérogatoire légale à l’étourdissement, rappelle-t-elle. Les ruminants « ont une vascularisation de la tête qui maintient leur conscience plusieurs minutes », argumente Jean-Pierre Kieffer pour faire admettre le caractère inacceptable de la suspension par une patte des bovins. Devant la réticence des autorités religieuses à pratiquer l’étourdissement au moment du sacrifice, l’organisation prône la solution britannique de pratiquer l’étourdissement juste après la saignée. En matière d’élevage, Jean-Pierre Kieffer appelle à une plus grande vigilance des DSV et suggère qu’une « grille d’évaluation du bien-être » soit remplie lors de la visite sanitaire obligatoire.
Jean-Pierre Kieffer est aussi secrétaire général du Conseil national de la protection animale (CNPA). A ce titre, il devrait participer au groupe de travail « statut de l’animal ». Dans celui-ci, il défendra l’idée d’un « Conseil national d’éthique de la condition animale » à l’image du Comité National de Réflexion Éthique sur l’expérimentation animale. Une instance « de réflexion permanente sur tout ce qui met en jeu l’utilisation de l’animal, du clonage aux zoos », commente-t-il, alors que les rencontres « Animal et société » sont éphémères.