Bétail : la France dans le bon wagon ?
La mise en perspective des productions animales en 2008 par l’Office de l’Elevage s’appuie sur le coût élevé des matières premières, le recul du cheptel laitier européen, la recapitalisation du cheptel allaitant et la force de l’euro par rapport au dollar, défavorisant les exportations sur pays tiers. Pour cet exercice de style annuel, les observateurs de l’Office ont misé sur une demande mondiale toujours soutenue et une production tout aussi sollicitée.
La forte reprise de la collecte française de lait de vache, entamée en novembre, se confirme. La France va vers une moindre sous-réalisation de son quota national. Le paramètre de la FCO reste une inconnue mais il semble que la fécondité revienne à la normale. A l’échelon européen, une sous-réalisation prévue en mars, fera face à une demande mondiale toujours soutenue.
L’érosion du cheptel laitier se poursuivra, malgré l’intérêt que peuvent avoir les éleveurs à conserver une vache moins performante ou ayant eu un accident de parcours. Le recul des naissances qui en découlera ne fera pas l’affaire de la vitellerie, motivée par les prix incitatifs des veaux de boucherie et l’accalmie des produits laitiers.
Les consommateurs demanderont du bœuf, comme l’an dernier. Les prix seront soutenus, au moins au cours du premier semestre, aidés en cela par l’embargo sur le Brésil. L’Office signale une percée du cheptel allaitant en Pologne. Ce nouvel Etat membre s’équipe en vaches allaitantes et convertit ses veaux en jeunes bovins à destination de l’Italie. La consommation de viande d’agneau reculera encore un peu, de même que la production européenne. En dehors d’une incertitude liée à la FCO, le cheptel français montre des signes encourageants de recapitalisation.
La production porcine n’est pas sortie de l’ornière où l’ont plongée la surproduction et le basculement de la balance commerciale. Les prix resteront dans la lignée de la fin 2007 au moins au cours de la première partie de l’année. A la fin du premier semestre, la sortie de la viande congelée des frigos pèsera sur le marché. Au second semestre, un fléchissement de la production, consécutif aux difficultés de trésoreries, pourrait soutenir les cours.