Atouts germaniques
La différence de coût salarial entre la France et l’Allemagne n’est pas forcément durable (voir nos « 3 questions » à Olivier Thiard) et peut cacher d’autres différentiels de compétitivité. Dans la viande de boucherie, la concentration industrielle fait de Tönnies et Westfleish les n° 3 et 4 de la viande de porc. D’après Yves Trégaro, de FranceAgriMer, l’Allemagne (comme l’Espagne) a pu accroître ses capacités de découpe et de désossage. La proximité des pays de l’Est, pourvoyeurs en main-d’œuvre et importateurs, est un atout supplémentaire.
Le marché intérieur allemand est dominé par le hard-discount. Mais la solide consommation allemande est un avantage pour la filière porcine. Dans le lait, l’office anticartel allemand a mis en lumière une entente sur les prix des industriels cet hiver. Cela s’est fait au détriment de coopératives laitières peu concentrées. Mais la donne peut changer avec le projet d’union entre les deux plus importantes, Nordmilch et Humana.
L’Observatoire français des distorsions de concurrence, fondé en 2006, a conservé jusqu’à 2009 ses 45 000 euros de crédits de fonctionnement. Cette ligne budgétaire n’est plus. Aux filières de financer leurs études.