Après 25 ans de croissance, les IAA marquent une pause
«La production des industries agroalimentaires stagne en 2003 par rapport à 2002, aussi bien en volume qu’en prix », constate une récente étude de l’Insee. Si le secteur souffre moins que d’autres, dans un contexte de faible demande mondiale et d’appréciation de l’euro, les résultats de l’année contrastent avec une progression modérée mais régulière des IAA depuis au moins 25 ans. En 2003, la production de la branche agroalimentaire a atteint 124,7 milliards d’euros soit à peine 1,1 % de plus que l’année précédente. Une hausse essentiellement due à l’augmentation des prix de 0,7 %, qui s’est poursuivie sur les cinq premiers mois de 2004. L’Insee met en comparaison ces chiffres avec la moyenne de 4,8 % de croissance en valeur par an enregistrées par les industries agroalimentaires de 1978 à 2003. La différence tient à plusieurs phénomènes. Le premier, caractéristique de 2003, est de nature météorologique. La canicule a eu un impact important sur la consommation des ménages. Les produits qui en ont profité sont les yaourts, les glaces, les fromages frais, les eaux, les boissons rafraîchissantes, les jus de fruits, les légumes, le cidre et la bière. A l’inverse, les ménages ont boudé les fromages, la volaille et le mouton. La canicule a également eu un impact important sur la production. La production de viande de volaille a reculé de 4,2 % en volume, en 2003, en raison de la diminution de la mise en place des poussins à partir du début de l’année 2002 (après une période de surproduction) et de la canicule de l’été 2003 qui a décimé les élevages. La pénurie de matières premières consécutives au gel, à la sécheresse et à la canicule a fait augmenter les prix des conserves de fruits et baisser légèrement leur production en volume.
L’excédent commercial stagne
L’autre élément marquant de 2003 tient au ralentissement des échanges extérieurs et à un recul de la position française sur les pays tiers. L’excédent commercial ne s’est amélioré que de 49 millions d’euros en 2003, soit +0,7 % par rapport à 2002, pour s’établir à 6,9 milliards d’euros. L’année a vu l’amorce du recul des exportations de vin qui se poursuit largement au premier semestre 2004. Une hausse des prix a toutefois permis de maintenir la valeur des exportations. Cela ne devrait pas être le cas pour 2004 qui risque d’être une année difficile pour l’industrie agroalimentaire, au vu des résultats du 1er semestre. Sur le long terme, l’Insee note des tendances lourdes sur certains secteurs qui devraient encore confirmer cette perspective. En 10 ans, les branches les plus dynamiques de l’IAA ont été notamment les eaux et boissons rafraîchissantes, les jus de fruits, les aliments diététiques et pour l’enfant, la chocolaterie-confiserie (avec une progression en valeur comprise entre 4 et 6,4 % en moyenne par an). En revanche des poids lourds comme le sucre, la meunerie (-1,8 % en moyenne), le malt (-1,6 %) ou les poudres de lait (-0,3 %) ne cessent de régresser.