Ambiance tendue au 53e Salon de l'agriculture
> L'image de François Hollande chahuté lors de l'inauguration a marqué les esprits.
© Sia 2016_Foucha-Muyard
Le Salon international de l'agriculture était devenu ces dernières années une grande fête populaire, l'occasion de rapprocher les citadins du monde rural et d'offrir une belle vitrine à la ferme France. Cette 53e édition sur fond de grave crise agricole a dérogé à la règle et les allées étaient inhabituellement clairsemées dès le début de l'après-midi (le premier bilan officiel annonce un recul de 11 % des visiteurs par rapport à 2015). L'image du président de la République chahuté lors de l'inau-guration, d'un service d'ordre sur les dents lors de la venue du Premier ministre, ou encore celle du slogan « je suis éleveur, je meurs » étalé un peu partout, aurait-il dissuadé certaines familles de faire le déplacement porte de Versailles ? Malgré les habituelles fanfares et les championnes toujours aussi irrésistibles au pavillon 1 (au-dessus de certaines comme la Simmental on pouvait toutefois lire cette année « je suis le top de la qualité française, mais ma passion ne suffit plus »), l'ambiance était particulièrement tendue. Pas un jour durant l'ouverture du salon sans que des éleveurs ne viennent réclamer des comptes ou vérifier l'origine des produits sur tel ou tel stand. Après le démontage d'une partie du décor du stand du ministère de l'Agriculture, l'attaque du stand Charal, c'est le Cniel qui a fait l'objet de pressions de l'Apli pensant trouver du lait belge dans ses frigos. Même Lidl, qui a pourtant multiplié les actions de communication envers l'élevage français, a reçu la visite des Jeunes Agriculteurs du Finistère. Le gérant Michel Biero s'en est sorti en les invitant à venir prochainement visiter le siège de Rungis. Un nouvel exposant s'est, lui, vu conseiller d'enlever la Simmental de Bavière de ses étals avant que les éleveurs en colère ne lui rendent une visite. Ambiance !