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Allergènes : le Codex alimentarius poursuit ses consultations

Le Codex Alimentarius vient de publier la première partie de son analyse de risques sur les allergènes qui dresse la liste des allergènes prioritaires au niveau mondial. La seconde étape va être de parvenir à un accord sur l’étiquetage dit de précaution.

Le Codex Alimentarius vient de publier la première partie de son analyse de risques sur les allergènes qui dresse la liste des allergènes prioritaires au niveau mondial.
© pôle Qualité Nutrition Santé Environnement GEDAL

L’étiquetage des allergènes alimentaires dans les aliments préemballés joue un rôle de protection des consommateurs allergiques. Malgré l’engagement de la Commission Européenne à revoir la question des étiquetages de précaution qu’elle avait pris en 2011, aucun progrès n’a été réalisé depuis. Le niveau de réflexion est désormais mondial, le Codex Alimentarius s’étant saisi de la question.  Première étape, d’une zone à l’autre du Monde, la réglementation varie, avec des exigences très différentes sur la mention des ingrédients volontairement incorporés et des listes d’allergènes « majeurs » à souligner qui diffèrent. Par exemple, le sarrasin est considéré comme un allergène majeur au Japon et en Corée mais nulle part ailleurs.

Nouvelle liste des allergènes majeurs

Le Codex Alimentarius vient donc de remettre à jour ses références après un gros travail collectif demandé par les Nations Unies et la FAO. La liste précédente datait de 1999 et comptait 8 allergènes majeurs : arachide, fruits à coque (tree nuts), blé, œuf de poule, lait de vache, crustacés, poissons, soja. La recommandation du Codex Alimentarius est désormais d’organiser la liste en deux niveaux.

Le niveau « global » modifie les 8 « majeurs ». Il sort l’avoine des céréales contenant du gluten, élimine le soja, fait entrer le sésame et détaille les fruits à coques (amande, noix de cajou, noisette, noix de pécan, pistache, noix). Il faut lui ajouter des particularités locales : sarrasin, avoine, lupin, soja, noix du Brésil, noix de macadamia, pignons de pin, moutarde, céleri. Le Codex recommande aussi de suivre des allergènes « montants » comme les insectes, les légumineuses, le kiwi…

Présence fortuite

« 69% des céréales de petit déjeuner et 56% des sucreries portent la mention « may contain nuts» alors qu’elles ne listent pas de noix dans leurs ingrédients selon la FSA » détaillait le Dr Paul Turner (clinicien et chercheur britannique, membre du groupe d’experts du Codex Alimentarius) devant les représentants des associations de patients allergiques du monde entier, le 4 avril dernier. Pour indiquer une présence non intentionnelle, les seuils de détection sont très divers d’un pays à l’autre. Pour le lait, les Australiens veulent ainsi un étiquetage de précaution dès 0,2 mg de protéines par portion, les Néerlandais veulent le déclencher à 0,016 mg de protéine/portion et les Belges à 1,2 mg de protéines par portion…

Selon Paul Turner, l’étiquetage de précaution ne peut être utile aux consommateurs que dans deux cas. Soit le produit n’a pas d’étiquetage de précaution car l’industriel a conduit une réelle analyse de risque et déduit que l’allergène est absent à un niveau susceptible de déclencher une réaction, soit le produit porte un étiquetage de précaution car l’analyse de risque montre que l’allergène peut être présent malgré une gestion stricte des allergènes et le suivi scrupuleux des bonnes pratiques de fabrication. Dans tous les autres cas, un étiquetage de précaution n’aide pas du tout voire fait prendre des risques aux consommateurs allergiques. L’idée du Dr Turner est donc de lancer une grosse étude internationale pour comprendre comment les consommateurs allergiques pourraient comprendre les recommandations à venir du Codex en matière d’étiquetage de précaution.

 

Un groupe de travail
Le groupe de travail des experts constitué par le Codex Alimentarius doit lui fournir des recommandations sur trois points : la liste des allergènes majeurs, les seuils de présence de ces allergènes majeurs dans les aliments, les éléments scientifiques qui soutiennent un éventuel étiquetage de précaution. Les doses de déclenchement des symptômes (eliciting dose) et leur distribution dans la population des allergiques constituent le principal outil à la disposition des scientifiques. Ils proposent aux gestionnaires de risque d’appliquer des doses de référence (RFd) équivalant aux ED 05 (dose à partir de laquelle seuls 5% des allergiques ont une réaction objective) sauf pour les aliments portant une garantie ‘free from’ qui doivent garantir un seuil de présence sous le seuil de détection.

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