Allégations nutritionnelles : vers un compromis européen
Le débat au plan européen sur les allégations nutritionnelles touche à sa fin avec le vote définitif du règlement prévu ce mardi 16 mai. Après d'âpres et longues discussions, les lobbyings des industriels et des consommateurs s'intensifient autour de l'article 4 qui traite de l'utilisation d'allégations santé pour promouvoir des aliments riches en sucre, sel ou matières grasses. Vendredi, l'UFC-Que choisir a affirmé que son président, Alain Bazot, et des militants se rendraient lundi devant le Parlement européen à Strasbourg afin d'interpeller les députés sur les risques de permettre aux produits trop sucrés, trop gras ou trop salés de communiquer sur des allégations. « Les députés européens vont-ils légitimer les sucettes “sans matières grasses”, les lardons “riches en oméga-3” ou encore le chocolat "source de calcium" ? », s'interroge la fédération de consommateurs. De source parlementaire, les eurodéputés et les États membres seraient en fait déjà parvenus en début de semaine à un compromis sur cette question. S'il est effectivement adopté mardi, les fabricants pourront utiliser des allégations nutritionnelles à condition que leur produit respecte les quantités définies par un certain « profil nutritionnel » pour au moins deux des trois éléments nutritifs à savoir : le sel, le sucre ou les matières grasses.
Elles seront donc utilisables si l'un des trois éléments dépasse les quantités définies mais à condition que sur la même face de l'emballage du produit, « à proximité de l'allégation et de la même taille » figure aussi l'indication « riche en… » sucre, sel ou matière grasse.
L'accord concerne aussi les allégations de santé du type « le calcium est bon pour les os » qui nécessiteront une autorisation préalable de l'Agence européenne de sécurité alimentaire si elles « font allusion à la réduction du risque de maladie, au développement des enfants et à la santé ».