Aliments composés : les prix baissent aussi
C’est irrésistible : avec la baisse des prix des céréales accompagnant une moisson assez généreuse, les prix des aliments composés pour animaux d’élevages glissent irrémédiablement. Les baisses s’affichent, constate le président du Syncopac (fédération des coopératives de production et d’alimentation animales), Daniel Rabiller, qui pense que les prix des aliments auront reculé en octobre jusqu’à leurs niveaux d’avant 2003. Une extrapolation s’appuyant sur des prix de matières premières revenus à leurs niveaux de l’automne 2002.
La tendance contrarie les volontés de résistance des industriels qui ont essuyé une hausse de 23 % de leurs matières premières au cours de la campagne 2003-2004 et n’ont augmenté les prix de vente de leurs aliments que de 8 %. « La répercussion n’est pas possible, les éleveurs ne le supporteraient pas. Il n’est pas possible de récupérer les marges. Les fabricants pompent dans leurs trésoreries», commente Daniel Rabiller. Le Syncopac et les coopératives doivent faire passer ce message auprès de leurs adhérents.
Les chiffres clés 2004 diffusés dans la nouvelle édition d’«Alimentation animale et coopération» ne sont pas roses. Ils montrent une érosion des volumes produits de 900 000 tonnes en deux ans. Les espèces les plus touchées sont le porc et la volaille, dans une moindre mesure le lait. Le document ne dit pas dans quelle mesure elle se poursuit, mais ce pourrait être de 450 000 tonnes en 2004, avancent les responsables du Syncopac. Les aliments composés pour ruminants, qui se sont substitués l’an dernier aux fourrages de ferme touchés par la sécheresse, sont cette année entraînés à leur tour. Les restructurations vont se poursuivre « de façon naturelle, confirme Daniel Rabiller, chaque groupe réorganise au jour le jour.»
Le bureau, qui s’est réuni hier au siège parisien, avait au moins un sujet de contentement : la CNLC (commission nationale des labels et certifications) a décidé en début de semaine de statuer sur le Guide des bonnes pratiques des fabricants d’aliments du bétail. Une reconnaissance officielle de ce référentiel allègerait la charge des audits multiples pour les fabricants, les plus gros en supportant une cinquantaine par an.