AGPM : mais si, le maïs est une culture verte !
Trop gourmand en eau, tueur d’abeilles, précurseur du tout OGM, le maïs ? La filière voit cette céréale d’un œil plus optimiste et prend le contre-pied de ses détracteurs écologistes en choisissant un thème souriant, « le futur qui fait rêver», pour son prochain congrès, à Lyon, les 14, 15 et 16 septembre. L’AGPM (association générale des producteurs de maïs), associée avec Arvalis (l’institut du végétal), va s’entourer de scientifiques, de sociologues et d’autres chercheurs de haut niveau, pour « faire le point sur les champs d’innovation agricole, les nouveaux territoires techniques, économiques et géographiques de l’agriculture». Le maïs, pour ses croyants, sera le siège de ces « révolutions technologiques qui porteront les progrès de l’agriculture française en termes de protection de l’environnement, de compétitivité et de valeur ajoutée».
Demain, se développeront peut-être des sachets de supermarché biodégradables et une filière bio-éthanol. C’est ce que souhaite la filière réunie sous la dénomination Maïz’Europe. A certaines condition toutefois : empêcher la délocalisation de la recherche et des sociétés de semences, refreiner le principe de précaution (exacerbé avec la polémique « Gaucho») et conditionner le versement des aides à des méthodes agro-environnementales éprouvées.
Maïz’Europ veut faire entendre que le maïs demande peu de traitements de protection, qu’il produit 4 fois plus d’oxygène à l’hectare et absorbe 4 fois plus de gaz carbonique que le blé, qu’il pompe les nitrates, que ceux qui irriguent leurs cultures s’impliquent depuis 15 ans dans la « gestion citoyenne de l’eau», qu’enfin, en cas de sécheresse, le maïs se récolte en fourrage au détriment du grain. L’organisation a sa cellule d’expertises environnementale, l’Asaseo (association de développement agro-environnemental du Sud-Ouest), dans le bassin de l’Adour.
Sur le plan de l’alimentation animale, le maïs-fourrage s’adapte de mieux en mieux aux besoins nutritionnels des animaux. Ainsi, par exemple, une semence doit, pour être agréée, prouver la digestibilité de l’ensilage qu’elle donnera. L’assimilation et la qualité des protéines apportée sont d’autres critères étudiés.