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Marges alimentaires : l'Adepale conteste le chiffre de l'Insee

L’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (ADEPALE) interpelle sur les difficultés de ses adhérents face aux investissements nécessaires à la décarbonation. Au-delà des aides financières, l'association réclame une meilleure représentativité du secteur au niveau de l'Etat.

Les entreprises de l'alimentaire les plus performantes tournent autour de 4 à 5% de marge.
Pour Jérôme Foucault, président de l'ADEPALE, les faibles taux de marge empêchent les investissements pour la décarbonation.
© K.BERTIN

« Nous sommes 3000 entreprises industrielles qui faisons de l’alimentaire. Nous possédons les outils pour la transition alimentaire, mais ne nous oubliez pas ! » Le 29 novembre 2023, c’est par ces mots que Jérôme Foucault, président de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale) a achevé sa conférence de presse à Paris. 

Lire aussi : Pour l'Ania, « La transparence des prix doit concerner toute la filière, des agriculteurs aux distributeurs »

Une grande force de frappe mais des taux de marge faibles

Les industriels, membres de l’Adepale, constituent une énorme force de frappe d’après une étude du cabinet Roland Berger commandée par l’association : 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour ces 3 000 entreprises, soit 57% du total de l’agroalimentaire en France et 286 000 salariés soit 64% des emplois du secteur. 

Nous démentons le chiffre de 48% de marge avancé par l'INSEE

« Mais nous démentons le chiffre de 48% de marge en moyenne, chiffre avance par l’INSEE », avertit Jérôme Foucault. «Cette étude a pris en compte les industriels, mais aussi tous les métiers de bouche, artisans et commerçants qui font de l’alimentaire. Au niveau de nos adhérents, les plus performants affichent plutôt une marge de 4 à 5%. Imaginez pour les autres ! »

Et c’est justement sur ce point que le président de l'Adepale a souhaité tirer le signal d’alarme. « Les PME et les ETI de l’alimentation ont un rôle à prendre dans la décarbonation et celle-ci va représenter un mur d’investissements de 10 à 15 milliards d’euros d’ici à 2050, pour la transition alimentaire, le développement durable et la souveraineté alimentaire. Or, comment investir autant d’argent avec des marges aussi faibles ou inexistantes ? »

Régionaliser France 2030 ou encore concrétiser le plan de 500 millions d'euros annoncé en mars

C’est pourquoi l’ADEPALE a fait une série de dix propositions pour aider ses adhérents à relever le défi. Parmi elles, la régionalisation du plan France 2030 pour « rééquilibrer l’attribution des aides en faveur des régions », la création au sein de l’Etat d’une instance de pilotage dédiée à l’agroalimentaire, la création d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros sur 3 ans pour amorcer les premiers investissements, la simplification des guichets d’aides ou encore la concrétisation du plan de soutien aux industries agroalimentaires annoncé par le gouvernement en mars 2023.

« Ce que nous savons à l’heure actuelle, c’est que ce plan inclut la création d’un fonds public-privé de 500 millions d’euros, la moitié financée par l’Etat, l’autre par des opérateurs privés, sans doute des fonds d’investissement dédiés à l’agroalimentaire », glisse Jérôme Foucault.

Pour l’heure, les chefs d’entreprise voient d’un bon œil le programme « ETIncelles » lancé le 21 novembre par le président de la République pour aider les PME dans leur futur développement en ETI,  mais ils réclament avant tout le vieux serpent de mer qui s’appelle « simplification administrative ». 

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