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Accouvage : plus de 100 millions d'euros de perdus

Pour Louis Perrault, président du Syndicat national des accouveurs, la crise de l'influenza aviaire a bousculé profondément toute la profession.
© Yanne Boloh

Les effets de l’influenza aviaire vont continuer à se faire sentir chez les accouveurs français qui souffrent encore de la fermeture des pays tiers.

Outre les 66 millions d’euros (M€) de pertes directes subies par les accouveurs, dont 20 M€ compensées par l’État, les conséquences de la grippe aviaire pourraient être bien supérieures pour ce maillon amont souvent discret. La fermeture des frontières est toujours en vigueur chez nombre de ses clients pays tiers. Le manque à gagner sur l’année pourrait atteindre 100 M€. Les 84 accouveurs français, réunis en assemblée générale à Saint-Malo vendredi 7 octobre, réalisent normalement un chiffre d’affaires de 970 M€ dont 268 M€ à l’export. Ils envoient des œufs à couver et des poussins d’un jour dans plus de 80 pays. Certains atteignent une part export de 70 % avec plus de la moitié en pays tiers. C’est sur ce segment que le marché manque encore. L’Union européenne a rouvert ses portes depuis la levée de la zone de restriction, le 15 septembre. Mais l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) attend trois mois après le nettoyage-désinfection du dernier foyer connu avant de reconnaître le pays indemne. Si aucun foyer ne réapparaît, ce serait au mieux le 2 décembre (pour l’influenza aviaire hautement pathogène), au pire le 28 décembre (pour l’influenza aviaire faiblement pathogène). L’OIE a en effet été sollicitée par la DGAL pour traiter différemment ces deux formes, ce qui est encore en négociation.

Certains pays tiers, Japon en tête, attendent le retour du statut indemne avant de reprendre les achats. Une reprise moins que certaine puisque la France, absente depuis 14 mois, aura perdu sa place. Elle bénéficiait pourtant d’une image positive depuis la grande crise de l’influenza aviaire de 2006, à tel point que des sélectionneurs internationaux étaient venus installer des couvoirs dans l’Hexagone.

Les difficultés économiques ont accéléré les restructurations. La Sasso vient par exemple d’accepter l’offre du Néerlandais Hendrix Genetics qui entre à hauteur de 51 % dans son capital aux côtés de ses actionnaires historiques comme Loué et Maïsadour. Pour le président du Syndicat national des accouveurs, Louis Perrault, aucun doute « la clé pour éviter toute nouvelle crise, c’est la biosécurité. Non seulement pour notre maillon, mais bien pour toute l’aviculture ». 6 000 journées de formation gratuite des éleveurs ont déjà été organisées et devraient se généraliser à toute la France.

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