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30 ans de contrats entre McCain et ses livreurs

Même si la pomme de terre fait l’objet de toutes les spéculations, il n’en demeure pas moins que l’installation de l’industriel canadien en France, en 1981, s’est accompagnée de rapports nouveaux avec ses livreurs.
La filière pommes de terre n’en est pas à un paradoxe près. Objet des spéculations les plus folles, ce tubercule a permis les plus gros coups de poker que tout marché libre autorise. Pour beaucoup de « patatiers », il demeure encore l’un des derniers produits sur lequel « on peut se refaire ». En Flandre, son côté spéculateur est même légendaire. Les « patatiers » ont subi, bien avant d’autres, les fluctuations de marché. Ils ne sont nullement surpris de voir le prix de la pomme de terre multiplié par quatre d’une campagne à l’autre ! Ceux qui se souviennent de la sécheresse de 1976 peuvent témoigner d’écarts de prix beaucoup plus importants… et des imposantes fortunes alors amassées ! Pourtant, les producteurs sont souvent cités en exemple en matière de relations contractuelles. Les responsables du Gappi* ne sont-ils pas allés à Bercy en septembre 2009 pour présenter la typologie des contrats qui lient McCain aux 800 producteurs du groupement au moment de la préparation de la LMA ?
Car les « patatiers » ne rejettent pas toute relation contractuelle. Les producteurs de plants y sont habitués depuis longtemps. Des contrats existent avec des négociants, comme l’a rappelé Marc Morellato de Pom’Alliance, lors de l’AG du CNIPT du 15 décembre 2010. « Un guide de la politique contractuelle » a même été signé entre production et commerce dès 2003. Et même s’il n’existe pas encore de contrat-type, l’interprofession y réfléchit et devrait faire des propositions en juin prochain.

Une panoplie contractuelle

Dans le nord de la France, les livreurs de Mc Cain ont développé bien avant tout le monde des relations contractuelles avec l’industriel canadien. Dès son implantation en 1981 à Harnes (62), les pouvoirs publics ont incité les producteurs à contractualiser, via un syndicat de livreurs par usine. Bernard Vivier, premier producteur à avoir négocié avec Harrison McCain, a jeté ainsi les bases de ce qui est devenu plus tard le Gappi.
De Dunkerque à Dijon, il réunit près de 800 livreurs fournissant les trois usines françaises du groupe (Harnes, Béthune et Matougues). Une exception franco-française n’existant nulle part ailleurs en Europe !
La panoplie contractuelle, qui comprend des contrats tonnes, des contrats hectares et des contrats glissants, est cependant difficilement compréhensible pour l’observateur extérieur.
Pour le contrat tonne, le producteur peut livrer l’industriel selon cinq périodes différentes dans l’année, mais où s’appliquera le prix de la semaine. Il doit trouver lui-même son plant.
Par contre, Mc Cain livre le plant dans le cas des contrats hectare. Là, le producteur va livrer 35 à 40 tonnes à prix fixe, environ 5 tonnes selon des prix mini-maxi et le reste au cours du jour (ce que les producteurs définissent comme du « libre engagé », puisqu’ils ne peuvent livrer aucun autre client que Mc Cain…).
Quant aux contrats pluriannuels signés depuis 2009 et nommés « contrats glissants », ils devraient être remis à plat en 2013, car jugés trop complexes par les deux parties.

* Groupement d’agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie.

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